La Confédération générale tunisienne du travail (CGTT) a dénoncé, mardi, le maintien du ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbaï dans la composition du nouveau gouvernement alors qu’il refuse catégoriquement, selon la CGTT, de traiter avec les organisations syndicales montantes, portant ainsi atteinte, selon la confédération, aux principes de la liberté et du pluralisme syndical.
Lors d’un point de presse tenu au siège de la CGTT, Guiza a indiqué que le ministre des affaires sociales avait, lors de l’exercice de ses fonctions au sein du gouvernement Jomaa, pris position aux côtés de l’Union générale tunisienne du travail.
Dans ce contexte, il a appelé le nouveau gouvernement à respecter la loi, notamment, l’article 35 de la constitution qui stipule le pluralisme syndical et à ne pas exclure la CGTT du paysage syndical.
Il a, aussi, exhorté le gouvernement à accorder la priorité, dans ses programmes, aux préoccupations de la classe ouvrière et à mettre en place un modèle de développement équitable. Guiza a, également, souligné la nécessité de réviser le code du travail, de réformer les caisses sociales et d’élaborer un nouveau système de protection sociale.
De son côté, Mahjouba Chartaoui, chargée de l’information à la CGTT a souligné que la confédération s’attendait à la création d’un secrétariat d’Etat chargé de la gouvernance et de la lutte contre la corruption compte tenu de l’importance de ce dossier notamment dans la réforme du système administratif.
S’agissant du programme du nouveau gouvernement, Chartaoui a estimé qu’il ne répond pas aux attentes de la classe moyenne dans la préservation du pouvoir d’achat et la réalisation du développement, indiquant que ce programme n’a pas traité de façon claire la question de l’endettement surtout après le dernier emprunt obligataire attribué à la Tunisie.
Elle a, par ailleurs, ajouté que la CGTT suit de près le développement de la situation au sud de la Tunisie et dénonce l’usage excessif de la force par les unités sécuritaires pour disperser les manifestants. Elle a, en outre, souligné que la situation socioéconomique nécessite une intervention urgente pour trouver des solutions structurelles.
La conférence de presse a été l’occasion pour présenter le programme de la CGTT au cours de 2015. Ce programme comporte l’organisation du forum Tahar Haddad pour les études et la formation sur la liberté syndicale et la législation du travail en Tunisie.
Il s’agit, en outre, de la présentation d’une étude réalisée par la CGTT sur le code du travail et ce, le 19 février en cours.
Une conférence sur la femme est prévue le 7 mars prochain à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme ainsi qu’une conférence scientifique, le 30 avril, à l’occasion de la fête du travail.