Le député du Mouvement Ennahdha, Abdelkrim Harouni, a appelé à «une enquête sérieuse» sur les incidents «graves» survenus dimanche dernier à Dhehiba, près de la frontière libyenne et au retour au calme.
«La désescalade est d’autant plus nécessaire pour remédier aux problèmes qui se posent dans les régions frontalières que le terrorisme est toujours le principal gagnant quand il y a désordre», a-t-il estimé.
Dans une déclaration à l’agence TAP, mardi, Harouni trouve primordial «d’établir les responsabilités» dans ce qu’il a présenté comme «l’usage de la chevrotine, de tirs à balles réelles et de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants» à Dhehiba.
Selon sa version des faits qui se sont soldés par la mort d’un jeune et plusieurs blessés, les manifestants ne se seraient pas attaqués au poste-frontière de la garde nationale mais seraient restés dans le périmètre de la ville.
Il a jugé par contre « inacceptable » de s’en prendre aux locaux sécuritaires et aux agents de l’ordre, « surtout que la révolution a scellé la réconciliation entre le citoyen et l’appareil de sécurité ».
Tout en déplorant la grève générale observée mardi par la population de Ben Guerdane (autre ville frontalière plus à l’est, dans le gouvernorat de Médenine), Harouni a plaidé pour la révision de la taxe de sortie du territoire tunisien en ce qui concerne les ressortissants algériens et libyens « afin d’obtenir la suppression de la redevance de 60 dinars imposée aux Tunisiens à leur entrée en Libye ».
Harouni avait conduit une délégation du mouvement Ennahdha dans les gouvernorats de Médenine et Tataouine, samedi et dimanche derniers.