Issa Hayatou est à la tête de la CAF depuis 1988. Dirigeant à poigne, célèbre pour avoir privé de CAN pendant quatre ans le Togo, l’ex-athlète (sur 400 m et 800 m) et professeur d’éducation physique et sportive a appris au cours de son long règne à trancher dans le vif.
Début janvier, le Camerounais est sorti vainqueur de son bras de fer de trois mois avec le Maroc, initialement désigné comme hôte de la CAN 2015. Confronté au forfait de la nation organisatrice, désireuse de décaler d’un an l’événement en raison des ravages de l’épidémie Ebola, Issa Hayatou a été négocier directement avec le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, au pouvoir depuis 1979, pour que son pays accueille, comme en 2012 (en collaboration avec le Gabon), le tournoi continental.
Frère de Sadou Hayatou, premier ministre du Cameroun de 1991 à 1992, le président de la CAF est issu d’une fratrie qui descend des sultans islamisés du XVIe siècle. A 28 ans, cet ancien membre de l’équipe nationale de basket-ball est propulsé secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (FeCaFoot) avant d’occuper le poste de directeur des sports (1983) au ministère dédié puis de président de la Fédération en 1986. Deux ans plus tard, il conquiert la CAF, succédant au président démissionnaire, l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema.
Membre du comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA) depuis 1990, il peut se targuer d’avoir permis à son continent d’obtenir cinq billets qualificatifs pour la phase finale de Coupe du monde. Instigateur de la nouvelle formule de la Ligue des champions africaine (dite de la CAF) en 1997, le Camerounais a par ailleurs assisté aux sacres olympiques du Nigeria (1996 à Atlanta) et de son pays natal (2000 à Sydney). En 2004, l’attribution du Mondial 2010 à l’Afrique du Sud représente sans conteste l’un des plus grands succès de son règne.
En octobre 2014, le Camerounais a été promu numéro 2 et « vice-président senior » de la FIFA après le décès du titulaire de la charge, Julio Grondona, 82 ans, « Il doit cette promotion par son ancienneté au sein du comité exécutif, explique un observateur avisé de la FIFA. Il la doit également par son expérience, sa sagesse, sa connaissance du football. C’est quelqu’un de très jovial, sympa, un bon vivant. »