En grève depuis le 5 janvier 2015, les étudiants du cycle ingénieur ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à la promulgation d’une loi ou d’un arrêté comportant toutes les décisions inscrites dans le procès-d’accord signé avec le ministère de tutelle au cours de la semaine écoulée.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Khalil Bouslini, membre du comité représentant les étudiants des instituts et écoles d’ingénieurs, a indiqué que les étudiants des instituts préparatoires ont, quant à eux, repris jeudi les cours mais poursuivront leur mouvement de protestation.
“Ils suspendront la grève jusqu’au 15 février. En cas de non satisfaction de nos revendications, la grève se poursuivra”, a-t-il tenu à préciser.
Bouslini a fait remarquer que le comité élargi représentant les étudiants des instituts et écoles d’ingénieurs, réuni mercredi après midi, a décidé d’appeler les étudiants du cycle préparatoire à suspendre provisoirement la grève pour réagir positivement à la signature d’un accord avec le ministère de tutelle.
“Toutefois, selon nos conseillers juridiques, cet accord comporte plusieurs lacunes et peut faire l’objet de recours surtout que le comité des étudiants n’est pas une structure syndicale officielle et reconnue”, a-t-il expliqué, soulignant la nécessité de promulguer une loi ou un arrêté qui comporte tous les points inscrits dans l’accord.
Il s’agit d’unifier l’accès aux écoles publiques d’ingénieurs à travers l’organisation d’un concours national et de réserver un quota de 30% aux étudiants tunisiens dans les établissements d’enseignement supérieur privé en formation d’ingénieurs du total des places ouvertes dans la spécialité pour l’année universitaire 2015-2016.
Ce pourcentage sera réduit progressivement à 25% au cours de l’année universitaire 2016-2017 et à 15% à la rentrée universitaire 2017-2018.
Il a été convenu également de reporter l’attribution de nouvelles autorisations pour l’enseignement supérieur privé dans le domaine de l’ingénierie en attendant la révision du cahier des charges et ce, en associant les étudiants et les différents intervenants.
Il s’agit, en outre, de renforcer les budgets des écoles publiques d’ingénieurs, de former un comité chargé de réformer le secteur de l’ingénierie composé des différents intervenants (syndicat, étudiants et ordre des ingénieurs) et de consolider l’inspection dans les établissements privés.
De son côté, Ahmed Ben Hassine, chargé de l’information et de la communication au ministère de l’enseignement supérieur a réaffirmé l’engagement du ministère à mettre en oeuvre tous les points inscrits dans l’accord signé avec le comité représentant les étudiants des instituts et écoles d’ingénieurs, réitérant la disposition du département au dialogue.
A noter que le nombre des étudiants dans les écoles d’ingénieurs en Tunisie est de 13500 contre 6500 étudiants dans les instituts préparatoires.