Le nouveau gouvernement conduit par Habib Essid a obtenu un vote de confiance à une large majorité de 166 députés sur un total de 204 présents à la séance plénière de ce jeudi. Trente députés ont voté contre et huit se sont abstenus au terme d’un débat général marathon de deux jours.
Ce vote est intervenu dans la foulée des réponses du chef du gouvernement désigné aux interventions, observations et demandes d’éclaircissements sur la composition et le programme de son gouvernement.
Se disant pleinement conscient de l’ampleur de la tâche qui attend son équipe, il a déclaré en substance à l’adresse des députés de l’Assemblée des représentants du peuple: “Si nous sommes ici présents devant vous, c’est parce que le devoir national nous y appelle.
Si la tâche n’est pas aisée, elle n’est pas impossible non plus, pour peu que se conjuguent les efforts et que chacun contribue, depuis la position qui est la sienne, à créer le climat devant permettre de faire front aux défis qu’il nous faudra relever”.
Il a proposé la création d’un conseil consultatif des partis qui tiendrait des réunions périodiques pour échanger les vues, apporter des solutions aux problèmes qui se posent pour le gouvernement et rechercher les compromis les plus larges possible.
Dans les 10 jours qui suivent sa nomination, a-t-il ajouté, chaque ministre devra avoir étudié ses dossiers et en avoir choisi cinq essentiels, auxquels il faudra trouver des solutions au cours des 100 premiers jours du mandat du gouvernement, ce qui donnerait 120 mesures importantes dans les divers domaines.
S’agissant de la méthodologie de travail envisagée, Habib Essid a indiqué que le gouvernement prendra, dans un premier temps, une dizaine de mesures immédiates qui “seront évaluées à l’aune d’un indicateur quantitatif et non pas qualitatif”, annonçant également un texte d’orientation devant servir de plateforme pour l’élaboration du prochain plan de développement (la Tunisie n’avait plus de plan de développement depuis quatre ans), ainsi qu’un budget complémentaire de l’Etat dans les trois mois à venir.
Selon lui, les élections municipales pourraient avoir lieu, fin 2015, ou au cours du premier semestre 2016, mais il faudra au préalable mettre en place la loi sur les élections locales et amender la loi relative aux municipalités.
Concernant un certain nombre de dossiers non abordés par le programme du gouvernement présenté au Parlement, comme les questions de la femme, l’enfance, les institutions constitutionnelles à créer, le phosphate, l’énergie ou les Tunisiens engagés dans des conflits armés, Essid s’est engagé à apporter des solutions à ces problèmes dans les meilleurs délais.
Pour ce qui est de l’architecture du gouvernement et des demandes exprimées par certains députés en faveur de la création d’autres ministères, Habib Essid a indiqué s’être fixé pour règle générale de ne pas créer de ministères dans les secteurs entrant dans le champ de compétence d’instances constitutionnelles existantes, à l’instar de la réclamation de la création d’un ministère en charge de la gouvernance.
En réponse à une question qui était revenue fréquemment dans le débat général concernant la composition du gouvernement, Habib Essid a répondu ceci: “Ce n’est pas un gouvernement de répartition de quotas.
Il s’agit plutôt d’un gouvernement d’union nationale conforté auquel ont été incorporées des compétences nationales”, avant d’ajouter: ” 25 membres de ce gouvernement représentent les cinq partis qui en constituent l’ossature alors que les compétences (sans étiquette politique) sont au nombre de 16, tous choisis en fonction des critères de compétence et de probité. Pour autant, il y a été aussi tenu compte de la représentativité des régions”.
Il a, par ailleurs, assuré qu’au cas où la culpabilité d’un des membres du gouvernement serait établie, “il sera démis immédiatement de ses fonctions”.
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