Selon les statistiques judiciaires relatives au cinq dernières années (2008/2013), le nombre des plaintes déposées par des femmes violentées a atteint 28 mille 910 plaintes, soit l’équivalent de 5782 plaintes par an.
Les mêmes statistiques révèlent que la justice a prononcé 20 mille 14 verdicts, soit une moyenne de 4002 verdicts par an.
Lors d’une conférence scientifique organisée, mercredi à Tunis, par l’association tunisienne des personnes porteuses de handicap sur le thème “Les moyens de lutter contre la violence faite aux femmes handicapées”, Samia doula, magistrate et chercheur au centre des études juridiques et judiciaires, relevant du ministère de la justice, a affirmé qu’au cours des cinq dernières années, 3810 jugements dans des affaires de violence ont été prononcés (violence n’entraînant pas mort ou invalidité).
Elle a ajouté que les tribunaux cantonaux ont prononcé 11 mille 245 procès dans des affaires d’extrême violence, 141 jugements dans des crimes entraînant une défiguration du visage, 157 procès dans des affaires de harcèlement et 904 procès dans des affaires de viol.
Pour sa part, le représentant de l’office national de la famille et de la population, Faker Driss a parlé de l’enquête nationale sur la violence faite au femme réalisée en 2012 en collaboration avec l’agence espagnole de coopération internationale pour le développement. Cette enquête, a-t-il dit, est la première du genre en Tunisie sur la violence faite aux femmes au niveau national et régional.
L’enquête qui a porté sur un échantillon de 3873 femmes âgées entre 18 et 64 ans, a révélé que 47,6% des femmes interrogées ont été violentées au moins une fois dans leur vie. Selon cette enquête, la violence physique occupe la première place avec 31,7%, suivie de la violence psychologique (28,9%), de la violence sexuelle (15,7%) et enfin de la violence économique (1,7%).
La même enquête a démontré que les femmes divorcées sont les plus exposées à la violence, puis les femmes mariées et les femmes célibataires. 73% des femmes violentés sont résignées à leur situation, 55% estiment que la violence est un phénomène ordinaire et 45% avouent être victimes des effets de la violence sur les plan physique, mental et social.
Cette conférence vise à sensibiliser davantage la société aux droits des femmes handicapées et à inciter les femmes violentées à sortir de leur silence et à porter plainte contre toutes les formes de violence et de discrimination qu’elles subissent.