Le trafic a diminué, mercredi, au poste-frontière de Ras Jédir (Gouvernorat de Médenine), atteignant, parfois, le stade de la paralysie totale, au gré du rythme des protestations à Ben Guerdane.
Ces protestations ont commencé, le week-end dernier, dans la ville de Ben Guerdane, et ont pris différentes formes, avec des actions pour empêcher le passage en Libye des camions de marchandises ou bloquer les routes conduisant au poste-frontière. Une longue file de voitures libyennes s’est formée sur les routes, en attendant de pouvoir de nouveau circuler. Seules quelques ambulances ont pu passer, sous escorte policière.
Des protestataires ont empêché des camions transportant du sel de passer, arrivant même à répandre leurs chargements sur la chaussée, alors que le rassemblement se poursuit place du Grand Maghreb arabe, pour demander le rétablissement du trafic commercial à destination et en provenance de la Libye et appeler le gouvernement tunisien à annuler la taxe de sortie du terriroire de 30 dinars imposés aux voyageurs étrangers.
A ce propos, le responsable du poste-frontière de Ras Jédir du côté libyen, Mohamed Jarrafa, a expliqué, dans une communication téléphonique avec la correspondante de l’agence TAP à Médenine que les autorités libyennes oeuvrent pour trouver une solution prenant en considération les intérêts de toutes les parties, au cours de la semaine prochaine, surtout en raison de l’importance du trafic commercial qui représente une source de revenus pour un un grand nombre de Tunisiens.
Il a souligné que, au nom du principe de réciprocité, les autorités libyennes sont prêtes à annuler la taxe imposée aux voyageurs et aux marchandises, si les autorités tunisiennes concernées en font de même.
Dans ce sens, Jarrafa a indiqué que les parties libyennes n’ont fait que prendre des mesures réglementaires qui ne visent pas les Tunisiens, dont un programme destiné aux seuls Libyens, concernant la ré- exportation des marchandises par le point de passage frontalier, la nécessité pour tous les commerçants, même les Tunisiens, d’avoir des autorisations.
Il a ajouté que le poste-frontière, comme tous les autres, est régi par des lois appliquées indistinctement à tous.
Le responsable libyen a expliqué, en outre, qu’il n’est pas logique que les personnes quittent la Libye avec des biens d’une valeur de cinq mille dinars, sans payer le moindre droit, ajoutant que la Tunisie impose elle aussi aux ressortissants libyens des taxes douanières, partant du principe de protection de son économie.