Pour une bonne nouvelle c’en est une et de taille. La Tunisie réussit à boucler l’émission de son souverain sur la place de Londres à des conditions meilleures que prévu.
On a pu lever un milliard de dollars avec un coupon de 5,875% pour une maturité, tenez-vous bien, de 10 ans. Le pays signe un excellent retour sur le marché international, en l’occurrence l’euro-obligataire.
En effet, aujourd’hui mardi 27 janvier restera une date mémorable puisqu’en dépit d’un rating spéculatif, le pays a fait valoir la qualité singulière de sa signature. L’on était parti sur l’hypothèse de l’émission d’un souverain (emprunt émis par l’Etat) à hauteur de 750 millions de dollars pour un coupon dans le meilleur des cas à 6% -sachant que l’Espagne, à titre d’exemple, n’a obtenu que du 9%!— et pour une maturité de 7 ans. Chemin faisant, l’on s’est rétracté en se rabattant sur un montant de 500 millions.
L’opération a été lancée en début d’année de peur que le scrutin en Grèce ne rende les marchés plus nerveux et par conséquent avec des conditions plus serrées. Malgré le résultat du scrutin grec et défiant les démons du marché, notre délégation composée notamment de Hakim Ben Hammouda, ministre des Finances, et du gouverneur de la BCT, est parvenue à cartonner à 1 milliard aux conditions énoncées plus haut faisant valoir l’exception tunisienne.
Habib Essid peut se prévaloir d’avoir la baraka. Il a la météo pour lui, en plus d’un euro qui vrille, du prix du baril qui pique du nez et à présent beaucoup d’argent en caisse et en prime une signature requinquée sans même attendre une réappréciation de la part des agences de notation.
Ali Driss