Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé, vendredi, à “prémunir matériellement et économiquement les établissements de presse et à respecter les droits économiques et sociaux des journalistes pour garantir la liberté et l’intégrité de la presse”.
S’exprimant à l’ouverture d’une journée d’études sur la précarité de l’emploi dans le secteur, tenue au siège du SNJT, Néji Bghouri a souligné le grand paradoxe actuel selon lequel “le quatrième pouvoir façonne l’opinion publique et parfois provoque le tournant politique mais n’en reste pas moins boiteux du fait de la condition précaire des journalistes”, dans l’audiovisuel comme dans la presse écrite, dans le secteur privé comme dans le secteur public.
Organisée par le SNJT, avec le concours du Réseau euro- méditerranéen des droits de l’Homme et dédiée aux droits économiques et sociaux des journalistes, cette journée d’études a pour objectif de susciter la réflexion sur la condition des gens de la presse et les difficultés auxquelles le secteur est confronté, surtout en termes d’emploi précaire du fait de l’absence de couverture sociale et du non respect des lois organisant les relations contractuelles.
Le syndicat lancera sous peu une campagne en faveur de la protection des droits économiques et sociaux des journalistes “dans le but de mettre fin aux violations flagrantes de leurs droits matériels”, a confié Bghouri à l’agence TAP.
Le président de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux, Taieb Zahar, s’est demandé si on peut parler de précarité de l’emploi dans un secteur où la plupart des entreprises de presse sont menacées de faillite depuis quatre ans.
Il a insisté sur la nécessité de dépasser le discours théorique pour s’attaquer à la question de la réforme et du sauvetage du secteur.