Le secrétaire général adjoint de l’Union Générale Tunisienne du Travail, Anouar Ben Gaddour, a déclaré à l’agence Tap que l’Union avait élaboré un document comportant une liste de ses attentes vis-à-vis du prochain gouvernement et un ensemble de mesures urgentes concernant les différents domaines politiques, économiques et sociaux.
Il a annoncé que l’organisation a présenté dans ce document plusieurs suggestions pour les trois premiers mois du mandat du prochain gouvernement qui travaillera dans la stabilité de manière à pouvoir accélérer le traitement des dossiers prioritaires.
Outre les mesures urgentes, le responsable syndical a souligné l’importance d’adresser “des messages rassurants au peuple” et surtout aux citoyens des régions frontalières et de l’intérieur, d’accorder la priorité aux projets régionaux de développement restés en suspens et de lancer des commissions spéciales de réforme des systèmes éducatif et de santé.
Il a considéré que la réussite du projet de développement ne pourrait se réaliser qu’en mettant en application le contrat social à travers un dialogue participatif et continu qui traite tous les dossiers et auquel contribuent toutes les composantes politiques et de la société civile ainsi que les compétences nationales.
Concernant ses attentes aux plans sécuritaire et politique, l’UGTT appelle à accélérer l’adoption de la loi antiterroriste après sa révision par une commission ad hoc, à dévoiler la vérité sur l’assassinat des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi et à élaborer une stratégie de lutte contre la violence et le terrorisme.
L’organisation syndicale met l’accent sur l’impératif de protéger les institutions, les citoyens et les biens et de cesser la politique des deux poids deux mesures dans le traitement des questions d’ordre sécuritaire, d’oeuvrer au règlement définitif du dossier des martyrs et blessés de la révolution, d’établir une nouvelle politique extérieure, d’élaborer des conventions de coopération stratégique avec l’Algérie et la Libye et d’ouvrir sérieusement le dossier de la dette.
L’Ugtt revendique également la neutralité des mosquées, l’administration, les entreprises économiques et les établissements éducatifs, universitaires et culturels vis-à- vis de la politique et des activités partisanes et de trancher la question des hommes d’affaires interdits de voyager.
Concernant les attentes dans le domaine médiatique, il s’agit de réviser les deux décrets-lois 115 et 116, de créer un conseil supérieur de la presse écrite et électronique, de réviser les nominations, de mettre en application les décisions de fermeture prises par la HAICA et d’aider la presse écrite et les médias publics en difficulté de financement.
Les attentes économiques de l’UGTT consistent en l’élaboration d’un budget complémentaire comportant des mesures urgentes contre la fuite fiscale, la révision de l’impôt sur le revenu et la suppression du prélèvement de 1pc sur les salaires annuels supérieurs à 20 mille dinars.
Les attentes sociales de la centrale syndicale consistent en la création d’un conseil national du dialogue social, l’application de tous les accords signés avec l’UGTT pour améliorer le climat social, la préservation du pouvoir d’achat, la lutte contre le phénomène de contrebande, la mise en place d’une commission nationale supérieure de réforme du système éducatif et l’amélioration des prestations sanitaires surtout dans les régions de l’intérieur, outre l’annonce officielle du démarrage des négociations entre l’UGTT et le gouvernement concernant la fonction publique.