Le ministère public a ordonné la non diffusion des confessions d’une personne qui, d’après la bande-annonce de l’émission “Lébès” de la chaîne “Al-Hiwar Ettounsi”, a reconnu avoir torturé des prévenus et des prisonniers politiques du temps du pouvoir de Ben Ali, a annoncé, samedi, le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, Sofiène Sliti.
Joint au téléphone par l’agence TAP, Sliti a, également, indiqué que le parquet a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire au sujet de la personne en question ou de toute autre qui serait identifiée par l’enquête.
La partie des propos montrés par la bande-annonce de l’émission dénote un sentiment de fierté et de vantardise d’avoir pratiqué la torture, ce qui risquerait, d’après lui, d’avoir des conséquences pour l’ordre public.
Sliti a dit, d’autre part, avoir tenté à de nombreuses reprises, mais en vain, de joindre au téléphone les responsables de l’émission pour leur signifier la décision du ministère public, leur faisant porter la responsabilité de ce qui adviendrait en cas de diffusion de l’émission en question, programmée pour ce samedi, en cours de soirée.
La chaîne de télévision privée Al-Hiwar Ettounsi a diffusé plusieurs fois, depuis vendredi, une bande-annonce du numéro de ce samedi du talk-show “Lébès”, dans laquelle une personne se faisant appeler “Chakif” a été présentée par l’animateur comme étant celui qui a procédé à l’interrogatoire de prisonniers politiques, islamistes et militants de gauche, è l’époque de l’ancien président Ben Ali.
S’exprimant à visage découvert, cette personne reconnaît, explicitement, les avoir torturés et leur avoir fait subir diverses formes d’exactions. Un ancien détenu victime de la torture devait être l’un des invités de l’émission.
Toujours selon Sliti, la chaîne peut diffuser les déclarations de l’ancien prisonnier mais pas les confessions du présumé tortionnaire qui se présente comme “un des militants de l’Etat”.