« Neuf mille Tunisiens interdits de voyager vers la Syrie n’ont pas été suivis ni par l’Etat, ni par la société civile », a averti, jeudi, le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, mettant en garde contre l’influence de leurs pensées destructrices sur leurs milieux.
« Les efforts de lutte contre le terrorisme demeurent insuffisants aussi bien au sein de la société que dans le cyberespace », a-t-il encore avisé lors d’une journée d’études sur le thème « la jeunesse et les dangers de l’extrémisme » organisée par l’Ecole supérieure des forces de sécurité intérieure. A cet égard, il a mis l’accent sur l’importance du rôle des médias dans la lutte contre ce phénomène.
Le sociologue Slaheddine Ben Fraj a, de son côté, mis en garde contre le phénomène de l’embrigadement des jeunes par les groupes extrémistes qui, a-t-il dit, « ciblent les jardins d’enfants, les établissements scolaires et les mosquées notamment dans les quartiers défavorisés pour nourrir la pensée « takfiriste » chez cette catégorie de la société.
« Les jeunes dont la tranche d’âge entre 13 et 17 ans sont plus prédisposés à l’extrémisme », a-t-il indiqué, mettant l’accent, à ce propos, sur la responsabilité qui incombe à tous pour assurer le suivi et l’accompagnement de cette catégorie.
Selon le président de la sous-direction de la lutte anti- terroriste à la direction générale de la garde nationale, le colonel-major Ammar Faleh, les groupes takfiristes utilisent les tentes de prédication et les mosquées pour attirer les jeunes, faisant remarquer que les milieux fermés comme les prisons représentent des espaces favorables pour l’embrigadement des jeunes.
A cet égard, il a estimé indispensable de superviser ces espaces, de mieux organiser les mosquées, d’améliorer les programmes éducatifs et de contrôler le cyberespace pour contenir ce phénomène.