Le directeur général-adjoint technique du Groupe chimique tunisien (GCT), Abdelhafidh Abdelhamid, estime que la décision du transfert des activités de la Société industrielle d’acide phosphorique et des engrais (SIAPE) de Sfax à Medhilla (Gouvernorat de Gafsa) sera appliquée, à la fin de l’année 2016.
Dans un entretien avec le correspondant de l’agence TAP à Sfax, vendredi, en marge de la visite qu’il avait effectué dans les usines du GCT, en compagnie du président-directeur général du la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et du GCT, il a souligné que “la concrétisation de cette décision prise en 2008 et confirmée par les gouvernements successifs, après la révolution, est liée à l’entrée en production de l’usine de Medhilla 2 dont le taux d’avancement des travaux a atteint 50 pc”.
En outre, Abdelhamid a évoqué le sort du personnel travaillant à la SIAPE dont les activités seront transférées. Il a expliqué “qu’ils ne seront pas mutés vers l’usine de Medhilla, car l’usine de Sfax ne sera pas fermée et ses activités seront orientées vers de nouvelles industries non-polluantes, notamment le super-mono-phosphate que le Groupe a commencé à expérimenter, avec de nouvelles méthodes techniques, et qui ne présente aucun problème”.
Le directeur général-adjoint technique du GCT a, dans ce sens, dévoilé une série de nouveaux projets et programmes faisant partie de la stratégie de développement du Groupe et visant l’extension des activités et l’entrée dans de nouveaux marchés mondiaux, à travers l’accompagnement de la stratégie de promotion de la CPG qui espère augmenter sa production de phosphate de 6,5 millions de tonnes en 2015, à 8,5 millions de tonnes en 2016, puis à 10,5 millions de tonnes en 2018.
Il a, encore, évoqué le projet de laverie d’Oum El Khachab à Gafsa qui, selon les prévisions, doit entrer en production en 2016, celui de l’exploitation des mines de Tozeur et Nefta, à la fin de 2018, ajoutant qu’il “est nécessaire de réfléchir, dans les quatre années à venir, à la création d’une nouvelle usine pour la transformation de 2 millions de tonnes de phosphate par an”.
Le responsable a, d’autre part, dévoilé un nouveau produit que le GCT compte usiner et qui est l’acide phosphorique technique “qui se distingue par sa haute valeur ajoutée”, expliquant que “ce produit peut constituer une matière première pour l’industrie des engrais liquides utilisés dans le jardinage et d’autres domaines”.
En parallèle, il a fait part de la préoccupation de l’entreprise face à la poursuite de la crise de l’approvisionnement en phosphate à partir des mines de Gafsa, soulignant que la visite qu’il effectue en compagnie du PDG de la CPG et du GCT, et d’un groupe de cadres centraux et régionaux aux entreprises de Sfax et de la Skhira a pour objectif de “communiquer avec les cadres et les agents, examiner avec eux la situation difficile de l’entreprise et les inciter à travailler pour préserver leur entreprise”.
A ce propos, le directeur général-adjoint technique du GCT a expliqué que l’accent a été mis sur la nécessité d’exploiter la période d’arrêt de production, en raison du manque d’approvisionnement en phosphate, pour accomplir les opérations de maintenance et d’entretien nécessaires pour les équipements et le matériel”.
Le transport du phosphate vers les unités du GCT et la Société tuniso-indienne des engrais (TIFERT) installée à Skhira est suspendu depuis environ un mois, à cause des mouvements de protestation professionnels et sociaux, obligeant même la TIFERT à ne pas satisfaire ses engagements envers l’associé indien. Le manque persistant des matières premières a aggravé la situation dans les usines du GCT qui fonctionnent, depuis 4 ans, à 50 pc de leur capacité de production, ce qui a provoqué des pertes atteignant 180 millions de dinars.
Dans ce contexte, Abdelhafidh Abdelhamid a mis en garde contre “le danger menaçant” qui guette le GCT au cas où la situation continue à se dégrader, surtout que la production n’est plus que de 10 à 20 pc de la capacité totale. Il a, en outre, évoqué “la perte du positionnement de l’entreprise sur les marchés mondiaux, avec des pertes atteignant la moitié de son capital”.
A rappeler que le GCT participe à concurrence de 4 pc dans le produit national brut, par an, de même qu’il apporte un soutien de plus de 100 millions de dinars, par an, à l’agriculture tunisienne, à travers la vente des engrais, sur le marché tunisien pour des prix inférieurs du coût de production.