L’Observatoire tunisien de l’indépendance de la magistrature (OTIM) trouve “contraire à la volonté de rompre avec le passé et aux impératifs de la transition démocratique” la nomination de Habib Essid “à la tête du premier gouvernement de la Deuxième République”, voyant en lui “une des personnalités sécuritaires liées à l’ancien régime” et “une personnalité controversée”.
L’observatoire estime dans un communiqué dont l’agence TAP a reçu une copie que cette nomination pourrait conduire “à consacrer les figures politiques traditionnelles et à marquer du sceau sécuritaire la prochaine étape”.
Il dit aussi redouter que la nomination d’une personnalité non politique donne lieu à l’absence d’une vision réformiste et affaiblisse le pouvoir de décision du gouvernement, au risque de “compromettre les règles de compétences telles que définies par les dispositions de la Constitution et de consacrer la monopolisation du pouvoir”.
L’Observatoire critique, par ailleurs, “l’absence de critères de principe dans les prises de positions de certains partis favorables à la désignation du nouveau chef du gouvernement comme ceux qui s’y opposent, au nom des intérêts partisans et de leurs alliances”.
“le prochain gouvernement doit s’engager à appliquer les idéaux de la révolution, à protéger les libertés publiques et individuelles et à respecter la Constitution et la primauté de la loi”, ajoute l’Observatoire dans son communiqué.