Le président sortant Mohamed Moncef Marzouki a annoncé qu’il transmettra le pouvoir à son successeur, mardi 30 décembre 2014. Dans une vidéo postée, mercredi, sur la page Web officielle de la Présidence de la République, Marzouki déclare avoir “décidé de transmettre le pouvoir le plus tôt possible, mardi prochain, par amour pour la Tunisie et par souci de préserver sa stabilité et la paix civile”.
Le président sortant a assuré qu’il n’ira pas jusqu’à déposer des recours en invalidation des résultats du scrutin, expliquant sa décision par le fait que l’introduction de recours “retarderait de plusieurs semaines l’étape de transition”, ce qui représenterait, selon lui, “un fardeau pour la Tunisie qu’elle ne pourrait pas supporter” du fait de “la fragilité de la situation économique et sécuritaire et à cause de la guerre à la frontière”.
Pour autant, Marzouki a persisté à dire que le scrutin fut entaché de violations, se réservant le droit, en son propre nom et en celui des démocrates, d’ester ultérieurement en justice. “Si nous passons sous silence ces abus, ce ne serait ni équitable, ni juste”, a-t-il dit.
Il a indiqué qu’une équipe de juristes se chargera d’engager des procédures auprès des tribunaux de justice concernant toute violation commise lors du scrutin, formant le souhait que justice lui sera rendue et que les auteurs de ces violations seront punis. Revenant sur “le mouvement du peuple des citoyens” qu’il vient de lancer, Marzouki a souligné que cette initiative vise à “enraciner la démocratie et réaliser les objectifs de la révolution”.
Le président sortant a, enfin, lancé un appel au calme à l’adresse des protestataires, leur demandant de cesser leur mouvement “par amour pour la Tunisie”.
“Il est inadmissible que de tels mouvements conduisent à incendier des bâtiments de l’Etat ou de partis et à mettre en péril la vie de citoyens”, a-t-il ajouté.