Les observateurs du projet “Un oeil sur les élections” auraient constaté 56 manquements “graves” au deuxième tour de l’élection présidentielle 2014, d’après les deux associations promotrices de ce projet citoyen, à savoir la Coalition Aoufia d’observation de l’intégrité des élections et le Centre d’étude sur l’islam et la démocratie.
Les responsables de ces deux associations ont indiqué, mardi, lors d’une conférence de presse, à Tunis, que les infractions relevées ont consisté principalement en des troubles ayant perturbé le déroulement du scrutin dans 12 bureaux de vote, ainsi que 19 cas de campagnes de propagande électorale et de publicité politique dans certains bureaux de vote, pour la plupart, au Kef, à Gafsa et à Tozeur, et trois cas d’achat de voix dans l’environnement des centres de vote, au Kef et à Tozeur.
Les observateurs du projet qui étaient au nombre de 1800 auraient, également, constaté cinq cas d’intervention des forces de l’ordre pour empêcher les partisans d’un des deux candidats d’entrer dans les centres de vote alors qu’ils portaient des vêtements à l’effigie de leur candidat préféré, et pour empêcher d’autres qui, ayant voté, tenaient à photographier leur bulletin de vote, sans compter des tentatives de voter plus d’une fois en se présentant sous diverses identités.
Les autres anomalies relevées ont consisté en l’absence de certaines fournitures de base dans trois bureaux de vote et des tentatives de gêner le travail des observateurs dans trois autres cas, outre 13 cas de vote collectif et une tentative d’utilisation d’un faux bulletin de vote à Souassi (gouvernorat de Mahdia), dont l’auteur a été interpellé et déféré devant les tribunaux, selon le président du projet, Mohamed Kamel Gharbi.
Ce dernier a, toutefois, relativisé ces constats en qualifiant les manquements en question d'”isolés et sans véritable influence sur les résultats globaux” du scrutin. Il a, même, affirmé que l’élection s’est déroulée de manière “fluide et globalement satisfaisante”.