«Je serai le président de tous les Tunisiens», a réaffirmé le président élu Béji Caid Essebsi, pour qui la page des querelles a été tournée avec l’entrée du pays dans une étape démocratique et civilisée.
Il a également assuré que l’harmonie politique entre la majorité parlementaire et l’institution de la Présidence aura « un impact positif » sur la prochaine étape. Caid Essebsi s’exprimait dans un entretien à la troisième chaîne de la télévision algérienne et repris par l’agence APS.
« La Tunisie ne peut sortir de la situation économique, sécuritaire et sociale dans laquelle elle se trouve que si chaque Tunisien y met du sien », a-t-il estimé, appelant toutes les composantes de la société tunisienne à « s’entraider sans exclusion ni marginalisation » car « tous les Tunisiens ont le droit de participer à la vie politique et à l’œuvre de développement ».
« Dès l’instant où la campagne prit fin, nous avons tourné la page des querelles et notre regard se tourne désormais vers l’avant », a encore déclaré le président élu, indiquant avoir été félicité par son adversaire Moncef Marzouki pour avoir remporté l’élection et lui avoir demandé à son tour de continuer à apporter son concours au service de l’intérêt du pays.
Pour ce qui est de la question du respect des libertés, Caid Essebsi a déclaré en substance: « Nous respectons la Constitution qui stipule la nécessité de respecter les libertés. Ceci est indiscutable car il s’agit de fonder l’Etat de droit, l’Etat de l’équité entre toutes les composantes du peuple tunisien ».
Il a en outre réitéré l’engagement à aménager les conditions devant permettre aux générations futures de continuer d’œuvrer pour la Tunisie rattrape le cortège du progrès. A la question de savoir quelles seront les priorités de la prochaine étape, Caid Essebsi a estimé que « les échéances du peuple tunisien sont toutes prioritaires parce que les idéaux de la révolution tunisienne procèdent de la quête de liberté et de dignité, mais aussi de la situation sociale difficile, surtout dans les régions de l’intérieur qui souffrent de la pauvreté et se trouvent donc au ban de la vie économique, sans compter le sentiment d’enclavement faute de canaux de contact avec les centres de décision ».
Interrogé sur le profil du prochain gouvernement, Caid Essebsi a assuré que « Nidaa Tounes ne gouvernera pas seul car il ne sera pas dans l’intérêt du pays de monopoliser le pouvoir », surtout au vu des « dérives » de l’étape précédente.
Le nouveau président a par ailleurs indiqué que la question de la formation du gouvernement sera examinée dorénavant sur la base de critères se rapportant en premier lieu à la nécessité de respecter la Constitution et de l’appliquer rigoureusement dans le texte et l’esprit, mais aussi de respecter la décision exprimée par le peuple tunisien à travers les urnes.
Le peuple tunisien ayant dévoilé sa volonté, a-t-il ajouté, la formation du gouvernement reviendra certes en priorité à Nidaa Tounès, « mais le peuple a aussi accordé ses suffrages au mouvement Ennahdha qui dispose de 69 sièges au parlement, ce qui n’est pas rien ». Béji Caid Essebsi s’est par ailleurs réjoui du niveau de la coopération entre la Tunisie et l’Algérie dans l’intérêt mutuel, soulignant l’urgence de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme.