Comment expliquer qu’un enfant puisse mettre fin à ses jours? quelles sont les raisons qui le poussent à passer à l’acte? et Quelle mesures de prévention imaginer? tels sont les interrogations et les réflexions évoquées au cours d’une réunion organisée, lundi après midi, au ministère de la santé à Tunis.
A cette occasion, le ministre de la santé, Mohamed Salah Ben Ammar a fait savoir que 304 cas de suicide ont été enregistrés en Tunisie en 2013, soit 3 cas pour 100 mille habitants. Il a ajouté que pour connaître le nombre des tentatives de suicide, il suffit de multiplier le nombre des suicides par cinq.
Le nombre de suicides a triplé depuis la révolution et par rapport aux années 2008 et 2009, a-t-il ajouté, considérant que la progression de ce phénomène est inquiétante. Les participants à cette rencontre ont souligné que la multiplication des cas de suicide chez les enfants en Tunisie (4 enfants se sont donnés la mort dernièrement dans une délégation du gouvernorat de Kairouan), nécessite la mise en place d’un plan d’action visant à lutter contre ce phénomène.
“On doit agir vite face à la prolifération de ce phénomène douleureux et effrayant” a déclaré le ministre. Il importe, a-t-il dit, de mettre en place un Registre National des Suicides comportant toutes les données et les statistiques exactes sur ce phénomène, outre l’élaboration, dans les plus brefs délais, d’une Stratégie Nationale de lutte contre le Suicide.
Le suicide est un phénomène complexe qui nécessite la conjugaison des efforts de tous (institutions, professionnels et société civile) afin de consacrer une démarche de prévention cohérente et une prise en charge adaptée aux enfants et aux jeunes qui ont tenté de se suicider ainsi qu’aux parents qui ont perdu leurs enfants suite à cet acte.
Par ailleurs, des experts et des représentants de la société civile, présents à cette rencontre, ont mis l’accent sur la gravité du suicide dans la mesure où il s’agit d’un “phénomène contagieux” ainsi que sur le traitement médiatique de cette question. “Comment véhiculer une information qui peut d’une manière ou d’une autre amplifier ce phénomène?”, se sont-ils interrogés. Ont pris part à cette rencontre des psychologues et des sociologues ainsi que des membres de la société civile et des représentants d’organisations et de plusieurs ministères.