Des représentants de la société civile actifs dans le domaine de la migration ont appelé le gouvernement tunisien à ratifier toutes les conventions qui garantissent les droits des migrants tunisiens et des réfugiés étrangers en Tunisie.
Lors d’un point de presse tenu, mercredi, à l’initiative du forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) à l’occasion de la journée mondiale des migrants, célébrée le 18 décembre 2014 de chaque année, les intervenants ont souligné l’importance du droit à la mobilité étant donné que la migration est un droit humanitaire.
Messoud Romdhani, membre du FTDES a précisé que le gouvernement tunisien s’est engagé après la fermeture du camp de Choucha à Ras Jedir (Ben Guerdane) en juin 2013, à faire bénéficier les réfugiés de cartes de séjour temporaires et à garantir leur sécurité lors de leurs déplacements en Tunisie.
Il a ajouté que la situation de près de 80 réfugiés n’a pas encore été régularisée. Des informations ont circulé sur l’envoi de certains d’entre eux aux frontières algériennes et le rapatriement forcé des autres vers leurs pays d’origine. Romdhani a mis en garde contre de telles pratiques qui, a-t-il dit, sont contraires aux conventions internationales ratifiées par le gouvernement tunisien et à la constitution tunisienne qui stipule la protection des droits des réfugiés.
De son côté, Tarek Ben Hiba, président de la fédération Des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) a indiqué que la Tunisie n’a pas ratifié la convention internationale de 1990 sur la protection des migrants et de leurs familles signée par 88 pays, mettant l’accent sur l’importance de cette convention dans la défense du droit à la migration.
Imed Soltani, président de l’association “La Terre pour Tous” a indiqué que le nombre des réfugiés tunisiens disparus dépasse les 500 personnes, ajoutant que ce chiffre serait de 1500 étant donné que plusieurs familles n’ont pas pu signaler l’absence de leurs proches.
Soltani a indiqué qu’un document de la diplomatie italienne remis au ministère des affaires étrangères tunisien comporte une attestation sur l’assassinat de 68 Tunisiens par balles en Italie, indiquant que le gouvernement tunisien a gardé le silence concernant cette affaire.
Pour sa part, Abderrahman Hedhili, président du FTDES a souligné le droit des familles des disparues d’avoir une réponse sur le destin de leurs enfants indiquant que le FTDES a appelé, à maintes reprises, à la création d’une commission d’investigation sans obtenir de réponse de la part des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir après la révolution.
Il a aussi révélé la hausse du nombre des disparus après la révolution, précisant que la pauvreté, la marginalisation et le chômage demeurent les principales raisons qui poussent les jeunes (24% des élèves) à émigrer. Des réfugiés du camp de Choucha et des familles de Tunisiens disparus ont présentés leurs témoignages au cours de cette conférence.