“Les terroristes n’ont pas leur place en Tunisie, ni aujourd’hui ni demain, et il est hors de question de les laisser gagner du terrain”. Ce propos, le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, l’a tenu dans une allocution, lors de la cérémonie d’inauguration, ce mardi, du Pôle sécuritaire contre le terrorisme et le crime organisé, et du Pôle judiciaire antiterroriste.
La mise en place de ces deux pôles et la publication du décret portant création de l’Agence de renseignement, de sécurité et de défense (20 novembre 2014) procède d’une même vision d’ensemble de la lutte victorieuse contre le terrorisme, a-t-il ajouté. Mehdi Jomaa a émis le souhait de voir le prochain gouvernement adopter la même approche et mener à bien la création de l’agence de renseignement.
Il a souligné que son gouvernement a tenu à inaugurer les deux nouveaux pôles, avant la fin de l’année, bien que l’idée du projet remonte seulement au mois d’avril, et ce “dans le cadre d’une approche globale qui a consisté, pour le gouvernement, à appréhender la question sécuritaire dans son ensemble et celle du terrorisme, en particulier, de telle sorte qu’une stratégie à court et à long termes de lutte contre le terrorisme puisse être mise en oeuvre”.
Le chef du gouvernement a rappelé que le plan à court terme du gouvernement trouve son expression dans le travail réalisé sur le terrain par les institutions sécuritaire et militaire, mais aussi dans l’action menée par le gouvernement qui a assuré la coordination et équipé les unités opérationnelles.
Il a affirmé que la création des pôles sécuritaire et judiciaire aidera à éradiquer à long terme le fléau du terrorisme transnational en impliquant les spécialistes et en s’ouvrant à toutes les suggestions.
L’idée de créer ces nouveaux pôles, a encore déclaré le chef du gouvernement, on la doit aux compétences d’un certain nombre de ministères comme ceux de l’Intérieur, de la Défense nationale, de la Justice et des Technologies de l’information, dans le cadre de l’ouverture des deux nouvelles entités sur les ministères et les centres de recherche.
Les pôles inaugurés ce mardi par le chef du gouvernement ont élu domicile dans l’ancien bâtiment du ministère du Transport, à quelques centaines de mètres de l’aérogare de Tunis-Carthage.
Mehdi Jomaa était accompagné des ministres de l’Intérieur, de la Justice, de la Défense, des Affaires étrangères et des Finances, ainsi que des ambassadeurs de France, des Etats-Unis et du Qatar.
L’Observatoire des droits et libertés en Tunisie, rappelle-t-on, avait considéré “contraire à la Constitution, aux traités internationaux, aux législations du pays et à l’indépendance de la justice”, la création d’un pôle judiciaire antiterroriste groupant des magistrats et des sécuritaires dans un même bâtiment, appelant les autorités tunisiennes à reconsidérer cette décision.