Un expert marocain en musicologie, Hicham Chami, a déploré l’absence d’une stratégie maghrébine dans le domaine musical, lors d’une rencontre jeudi à Ennejma Ezzahra, banlieue nord de la capitale.
Résidant aux Etats-Unis depuis 14 ans, ce jeune docteur en musicologie était parmi les participants au colloque scientifique organisé sur le thème “Les traditions musicales en Afrique du Nord”, par le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes (CMAM), à Sidi Bou Said.
Interrogé par l’agence TAP, le chercheur marocain a estimé que “la Tunisie est très avancée par rapport au Maroc”, citant la diversité des instituts d’enseignement supérieur de musique et l’importance du nombre d’étudiants dans ce domaine.
Chami a aussi relevé que la Tunisie et l’Algérie ont fait un bon choix en plaçant l’enseignement de la musique sous la tutelle du ministère de l’enseignement supérieur.
Contrairement à cette démarche, a-t-il précisé, le Maroc a choisi de mettre l’enseignement de la musique sous l’égide du département de la Culture. “Aussi, le Maroc compte de bons musiciens mais pas assez de chercheurs en musicologie”, a-t-il dit.
Evoquant la collaboration des chercheurs maghrébins en vue de répertorier et de valoriser le patrimoine musical rural, l’expert marocain pense qu’il serait difficile de brosser une telle collaboration “sans une connaissance approfondie de la réalité de chaque pays”.
Les experts, dans chaque pays maghrébin, devraient plutôt travailler séparément tout en partageant les outils de travail, les méthodologies et les expériences, a-t-il préconisé.
Les échanges peuvent se faire via des portails web ou les réseaux numériques.”Nous n’avons pas besoin d’être physiquement ensemble puisque nous pouvons travailler à distance”, a-t-il relevé.
L’expert a aussi souligné que chaque pays maghrébin est supposé détenir ses propres archives, filmées et sonores, citant à cet égard la richesse du patrimoine musical marocain conservé à la bibliothèques de Sidi Daoud à Tétouan.