“Les bonnes pratiques dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard de la femme” tel est le thème d’un colloque régional organisé, les 9 et 10 décembre 2014 à Tunis, à l’initiative de l’association tunisienne des Femmes Démocrates, le réseau Euro-Méditerranéen des droits de l’homme, l’association Beity et la Fédération Internationale des droits de l’homme.
L’ordre du jour de cette rencontre à laquelle prennent part des participants Tunisiens, Algériens, Marocains, Libyens et Egyptiens porte sur plusieurs questions relatives au rôle de la société civile dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard de la femme, particulièrement dans les pays en transition démocratique.
La rencontre mettra l’accent sur les bonnes pratiques adoptées à l’échelle internationale dans le traitement, par les associations, du phénomène de la violence à l’égard de la femme pour les protéger, le encadrer et les réhabiliter.
La représentante de la Fédération Internationale des droits de l’homme, Yosra Fraoues a indiqué dans une déclaration à l’agence TAP que le dernier recensement national a révélé que 47% des femmes tunisiennes sont victimes de violence, ajoutant que la violence à l’encontre de la femme augmente lors des périodes de transition démocratique.
Après avoir souligné que la violence peut prendre différentes formes (physique, psychologique ou économique), elle a précisé que ce phénomène ne peut être limité qu’à travers l’adoption de bonnes pratiques dans le domaine social, des pratiques, qui, a-t-elle dit, ont démontré leur efficacité dans les pays de l’Europe du Nord et aux Etats Unis.
Il s’agit des décisions politiques, des programmes et des lois adoptés, en plus de la création de centres d’accueil des femmes victimes de violence, la simplification des procédures de poursuites judiciaires et la multiplication du nombre des assistantes juridiques.
De son côté, la professeur de droit constitutionnel à l’Université Tunisienne, Hafidha Chekir, a précisé que l’action des associations actives dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard des femmes doit être axée sur le changement des mentalités des femmes qui acceptent d’être maltraitées par leurs conjoints ainsi que sur la sensibilisation des femmes maltraitées à porter plainte.
La rencontre a permis de prendre connaissance des expériences réussies en matière de lutte contre la violence. Les participants ont appelé à la nécessité d’adopter des lois intégrales et d’élaborer des stratégies communes.