Fruit de la coopération tuniso- allemande, une Académie de bonne gouvernance sera créée, en début 2015, à l’Ecole nationale d’administration de Tunis. Un accord a été signé, mardi après-midi à Tunis, par le Secrétaire d’Etat chargé de la bonne gouvernance et le directeur de l’Agence allemande de Coopération internationale (GTZ) pour donner corps à ce projet.
Financée, en partie, par le gouvernement allemand à hauteur de 1,6 million d’Euros, cette Académie aura pour mission d’organiser des sessions de formation pour initier les cadres tunisiens du secteur public aux principes de la bonne gouvernance et de mieux les outiller pour lutter contre la corruption.
Selon l’Ambassadeur d’Allemagne à Tunis, Andreas Reinicke, un comité scientifique d’experts allemands et tunisiens sera mis en place pour choisir les thèmes de cette formation et programmer des visites et des stages dans des établissements publics en Allemagne. Chaque session de formation devra durer deux semaines et comprendra en moyenne 30 participants, a-t-il précisé.
Ce projet, a-t-il expliqué, s’inscrit dans le cadre de l’élan de soutien donné par l’Allemagne au processus de transition démocratique en Tunisie, notamment en matière de renforcement des principes d’efficience, de redevabilité, d’intégrité, de transparence, de lutte contre la corruption et de management administratif. Présent lors de la cérémonie de signature, le directeur de l’Académie européenne Eckart D.
Stratenschulte a annoncé que le gouvernement allemand a donné son accord pour poursuivre l’organisation de sessions de formation à Berlin au profit des cadres tunisiens, dans le cadre d’un nouveau programme triennal allant jusqu’en 2017.
Entre 2012 et 2014, environ 190 cadres tunisiens de l’administration, de la société civile et des médias ont bénéficié de sessions de formation spécialisée de trois à cinq semaines, à l’Académie européenne de Berlin. Ces sessions de formation ont touché plusieurs domaines tels que les ressources humaines, le contrôle, la planification, le transport, les marchés publics, la justice, la lutte contre la corruption ainsi que l’information et communication.
Selon des experts, la Tunisie pourra gagner jusqu’à quatre points de croissance, si elle parvient de jeter les bases de la bonne gouvernance, vu que la corruption fait perdre chaque année à l’économie tunisienne plus de 2% du PIB.
Depuis la révolution, l’indice de perception de la corruption en Tunisie est sur une courbe descendante, selon L’ONG d’origine allemande d’anti-corruption Transparency International qui a classé la Tunisie 59e en 2011, 73e en 2012, 77e en 2013 et 79e en 2014.