Le candidat au deuxième tour de l’élection présidentielle Béji Caïd Essebsi à a exhorté les jeunes à “s’impliquer en politique pour assurer l’avenir” de leur pays, soulignant qu’il revient aux dirigeants politiques actuels d’encadrer la jeunesse et d’aménager l’environnement à même de lui permettre d’accéder aux responsabilités.
En campagne électorale, Caïd Essebsi rencontrait mardi, à l’espace l’Etoile du nord, café culturel de Tunis, un groupe de jeunes activistes de la société civile sans étiquette partisane. Le débat a porté sur divers thèmes comme les libertés publiques, le chômage, l’emploi, la vie politique, les arts et le sport et enfin la place de la jeunesse dans la société.
A une question sur les moyens envisagés pour mieux garantir la liberté de manifester et la liberté d’expression et d’opinion s’il est élu président, Caïd Essebsi a rappelé que ce sont “des droits garantis par une Constitution élaborée avec la participation de la société civile”. Il a, également, souligné la nécessité de “revoir et parfaire toutes les lois de manière à les mettre en harmonie avec l’esprit de la Constitution, à consacrer la démocratie et asseoir les fondements de l’Etat de droit”.
Cinquante années durant, “les dirigeants de la Tunisie ont utilisé la manière forte en lieu et place du droit”, a-t-il ajouté. Interrogé sur l’éventualité de la révision de la loi sur la consommation de certaines substances psychotropes comme le cannabis, Caïd Essebsi a déclaré en substance: “Cette loi est par essence répressive.
Nous n’encourageons pas la consommation de cette substance. Pour autant, nous estimons indispensable de reconsidérer les peines encourues, surtout dans les cas de primo-consommateurs. Car ce qui nous préoccupe le plus, c’est la préservation de l’avenir de l’accusé, souvent censé être sur les bancs de l’école, mais aussi l’intérêt de la famille”.
Il a préconisé de laisser au juge une plus grande latitude d’appréciation, y compris la possibilité de substituer aux peines privatives de liberté la condamnation à accomplir des tâches d’intérêt général ou à une amende. Concernant le terrorisme, la candidat a estimé que la “complaisance” a contribué à étendre le champ de ce fléau, assurant que “nul n’aura rien à craindre de l’activation de la loi contre le terrorisme, dans la mesure où l’Assemblée des représentants du peuple aura un pouvoir de contrôle sur l’action du gouvernement”.
Tenue avec deux heures de retard sur l’horaire initialement prévu, cette rencontre a été boycottée par les journalistes de nombre de médias, mécontents de la mauvaise organisation.