Utilisé phonétiquement dans notre langue nationale par tout le monde, de l’extrémiste salafiste jihadiste jusqu’au pire des impérialistes de droite, ce mot que nos ancêtres n’ont pu traduire commence à m’exaspérer et devenir le symbole de tout un ratage social et politique.
Surtout quand je regarde cette ambiance surréaliste d’une campagne électoraliste où chacun défend sa démocratie –encore- sans penser un seul moment aux personnes qu’il cherche à séduire et à leurs problèmes de tous les jours, et surtout à leur assiette qui se vide désespérément au fur et à mesure de la propagation d’une inflation ravageuse…
Pour ces candidats, tous les moyens sont bons pour capter les voix de ce peuple, avec un seul objectif: satisfaire leur ego personnel. Le premier, ne voulant pas quitter le palais en imaginant tous les recours et autres coups bas aussi sordides les uns que les autres, quitte à casser le pays en deux, avec l’air de répéter à tout le monde «après moi le déluge»; l’autre, voulant satisfaire un vieux fantasme du siècle dernier, occuper le Carthage qu’il a connu et lui rendre sa splendeur perdue par trois années de squatterisme sauvage…
Encore une fois, on peut se demander où ce petit bout d’Afrique trouve l’énergie pour tenir le coup et résister comme le roseau de la fable. Dans un environnement surréaliste où les deux tiers d’un peuple voisin sont nos hôtes, un autre voisin où la fin d’un régime traîne en longueur à qui il faut ajouter deux années de sécheresse, et aussi le fait est que le gourou qui vient de démontrer, encore une fois, qu’il est politiquement incontournable et que contre des recours fantaisistes, il est et reste le recours suprême!
Mais encore une fois, tous ces blablas ne résolvent en rien les problèmes de l’assiette à remplir et ces discours sur la démocratie ne sont encore que des vents de sable qui aveuglent et assomment momentanément l’homme dont le réveil est on ne peut plus douloureux pour ces bonimenteurs à qui un avertissement vient d’être adressé d’une manière fort élégante: en faisant débarquer inopportunément et par erreur le Cheikh Mourou, le message est clair et me rappelle un de nos beaux proverbes «frappez la chatte, vous ferez peur à la mariée».
Alors à bon entendeur salut et laissez-nous vivre et allez mourir ailleurs messieurs les férus de démocratie!