Un vernissage grandiose du trio Klee-Macke-Moilliet au Musée du Bardo

Que se soit à Berne, à Berlin ou à Tunis, l’œuvre du trio d’artistes peintres Paul Klee, August Macke et Louis Moilliet, est l’illustration d’une histoire d’amour avec la Tunisie, née, en seulement deux semaines, il y a cent ans, mais qui est demeurée éternelle.
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Au vernissage de leur exposition hommage, vendredi soir au Musée du Bardo, les oeuvres de Klee, le germano-suisse, Macke l’allemand et Moilliet, le suisse, ont drainé un public qu’aucun de leurs confrères contemporains n’a, jusque là, pu attirer.

Sous le son du piano et la voix d’un ténor suisse, le public a fait la queue pour admirer l’œuvre de ce trio de peintres. L’affluence etait du jamais vu dans un musée Tunisien, où le voyage vers le futur, à travers l’art, semble prometteur.

Une exposition muséale pas comme les autres qui se passe au delà des frontières et des temps, grâce aux soins et au savoir-faire de la commissaire suissesse Anna Schafroth, spécialisée dans les expositions au sein des plus prestigieux musées européens.

Au centenaire du voyage, un speed-painting donnant lieu à un portrait des trois artistes peintres est présenté à la grande foule des invités à ce vernissage. Cent ans déjà depuis leur périple en Tunisie, Klee, Macke et Moilliet ont de nouveau fait le voyage vers le pays où ils ont vu naître la lumière dans leur aquarelle.

Cette fois, ce n’est pas à la modeste demeure du Docteur Jeggi, leur hôte d’antan, qu’ils logeront mais à la Salle de Sousse avec sa coupole dorée, au premier étage du vaste Musée du bardo.

Aussi, le voyage de leur oeuvres sera d’une durée plus longue en Tunisie contrairement à leur passage de seulement deux semaines dans le pays en 1914. Les trois artistes seront, durant trois mois, présents, à travers leur précieux héritage artistique, les hôtes du palais Alaoui, comme il s’appelait de leur époque.

Ils sont certes partis, mais leur œuvre demeure un témoignage de la richesse d’un patrimoine artistique inestimable. En 1914, Paul Klee était là au Bardo et le voilà revenu en 2014 avec ses deux compagnons de route. Leurs œuvres logeront joyeusement au milieu des fresques millénaires du musée du Bardo.

Une exposition grandiose dans sa symbolique et dans son contexte. Les œuvres du trio d’artistes refont le périple cent ans après, sans leur maîtres.

C’est comme si on réinvente le temps, à travers l’art et on s’approprie de l’espace. Le regard fait balade dans des lieux jadis occupés par nos ancêtres mais demeurent toujours en place.

Le visiteur de l’exposition voyage dans les petites ruelles de la Médina de Tunis, Carthage, Sousse et Kairouan de l’époque. Un régal et un charme que seul un rêveur peut apprécier. Car, il peut donner libre court à son imagination pour remonter dans l’espace et le temps.

En 1914, Klee, Macke, Moilliet, furent le voyage en Tunisie et aujourd’hui, leurs œuvres sont leurs émissaires pour ce pèlerinage artistique à travers les croquis, les esquisses et les photos. Le temps n’a pas pu affecter les lignes des crayons et les silhouettes tracées en noir et blanc par le trio de peintres amis.

Sur le croquis ou bien même sur les couleurs lumineuses de leur aquarelles, dont la beauté équivaut à celle de ce pays qu’ils ont tant admiré, les traces d’une belle Tunisie sont visibles à l’observateur.