Un projet pilote de création de mécanismes intersectoriels pour la prise en charge des femmes victimes de violence est en cours de réalisation dans le Grand-Tunis.
Il s’agit d’un partenariat entre l’office national de la femme et de la population (ONFP), le secrétariat d’Etat aux affaires de la femme et de la famille et le fonds des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONUFEMMES). Objectif : Créer des mécanismes de coordination intersectorielle en matière de prise en charge des femmes violentées. Il s’agit, aussi d’assurer une collaboration efficace entre les différents partenaires concernés par la problématique de la violence faite aux femmes.
Ces nouveaux mécanismes sont de nature à aider la femme à briser le silence et à dénoncer son agresseur, a noté vendredi, lors d’une table ronde à Tunis, le secrétaire général de l’Office national de la femme et de la population (ONFP) Jamel Chrigui. Car en Tunisie, peu de femmes parlent de ce type d’agression, a-t-il relevé. Selon les chiffres fournis par l’ONFP, 47,6% des femmes déclarent avoir subi au moins une forme de violence au cours de leur vie.
73 pc d’entre elles déclarent n’attendre de l’aide de personne alors que 3,6 pc ont recours à la police et 2,3 pc seulement consultent des structures de santé.
Le responsable a mis en exergue les efforts des composantes de la société civile en termes de diffusion de la culture de la paix sociale qui bannit toute forme de violence.
De son côté, Héla Ouenniche, psychologue à l’ONFP a indiqué que le programme de partenariat qui a été signé le 26 novembre en cours s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes élaborée par le secrétariat d’Etat aux affaires de la femme et de la famille.
Ella ajouté que ce projet vise à renforcer les compétences des prestataires qui interviennent à différents niveaux de la prise en charge des femmes victimes de violence. L’objectif consiste, a-t-elle précisé, à améliorer la qualité des services fournis. Il s’agit aussi de concevoir de nouveaux services accessibles et adaptés aux besoins des femmes victimes de violence.
Le projet sera réalisé sur deux phases. La première (octobre2014-décembre 2016 ) cible la région de Ben Arous. La deuxième, de janvier 2016 au mois de décembre 2017 profitera aux gouvernorats de la Manouba (Douar Hicher), Ariana Sidi Thabet) et Tunis (Le Bardo). La table ronde a été organisée à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes célébrée le 25 novembre de chaque année.