Le président de l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE), Moez Bouraoui, a fait porter aux parties prenantes politiques concernées par les élections la responsabilité de la radicalisation des discours et déclarations, selon lui « inappropriés » et « annonciateurs d’une vague de violence ».
ATIDE, a-t-il déclaré vendredi lors d’une conférence de presse à Tunis, avait déjà à maintes reprises mis en garde contre le discours vindicatif de certaines parties politiques durant la campagne électorale pour le premier tour de l’élection présidentielle, ce qui a fait que la violence verbale et physique est allée crescendo jusqu’au jour du scrutin.
Bouraoui a lancé un appel aux candidats, les adjurant d’inciter leurs partisans à la retenue et d’éviter tout ce qui serait de nature à envenimer le climat général « car il y va de l’instauration de la confiance entre le citoyen et la classe politique ».
Moez Bouraoui qui présentait le rapport préliminaire d’ATIDE sur le premier tour de l’élection présidentielle a fait état d’un « tour de scrutin globalement satisfaisant en comparaison avec les élections législatives, nonobstant certains dysfonctionnements administratifs et des violations d’ordre financier, électoral et pénal ».
Il a en outre recommandé à l’ISIE de proclamer des « résultats approximatifs » dès l’achèvement du dépouillement du scrutin, et ce en utilisant le même procédé que celui relatif à l’annonce des taux de participation en temps réel. A son avis, ce serait le meilleur moyen de couper court aux déclarations intempestives pouvant mettre en doute le verdict des urnes.
Il a aussi recommandé de procéder à un audit généralisé du fichier électoral et des procédures d’inscription des électeurs, ainsi que d’appliquer d’une manière draconienne les dispositions relatives au contrôle du financement de la campagne électorale.