La Coupe du monde de football 2018 aura bien lieu en Russie et celle de 2022 au Qatar, a annoncé jeudi la Commission d’éthique de la Fédération internationale (Fifa), dont les conclusions sont cependant déjà contestées en interne.
Dans un rapport attendu de longue date, la Commission d’éthique explique n’avoir aucune raison de remettre en cause les procédures d’attribution des deux Mondiaux. “Les différents incidents qui pourraient s’être produits n’aboutissent pas à compromettre l’intégrité des processus d’attribution des Coupes du monde Fifa 2018-2022 dans leur ensemble”, écrit-elle.
Cette conclusion ne fait cependant pas l’unanimité, puisque le président de la chambre d’enquête de la Commission d’éthique, l’Américain Michael Garcia, dont le travail a servi de base au rapport, a annoncé jeudi son intention de faire appel. “La décision du président de la chambre de jugement comporte de nombreuses présentations incomplètes et erronées des faits et conclusions présentées dans le rapport de la chambre d’enquête. J’entends faire appel de cette décision devant la commission d’appel de la Fifa”, a-t-il dit dans un communiqué.
La Fifa et les organisateurs du Mondial 2022 au Qatar ont été accusés à plusieurs reprises de corruption depuis que l’émirat a été choisi. Le Qatar, qui rejette ces accusations, est également critiqué pour les conditions dans lesquelles travaillent des milliers de travailleurs immigrés sur les chantiers de construction des stades et des installations de la Coupe du monde.
Dans le cas du Qatar, le rapport publié jeudi évoque “certains indices d’une conduite potentiellement problématique de certaines personnes à la lumière des règles d’éthique de la Fifa”, sans pour autant que ces éléments suffisent à compromettre le processus de sélection du pays organisateur. La Commission s’est notamment penchée sur les liens entre l’ancien président de la Confédération asiatique de football Mohamed Bin Hammam, exclu à vie de la Fifa en 2011, et l’équipe de la candidature qatarie.
A propos du Mondial 2018, le rapport conclut qu’aucun élément ne permet d’établir des comportements répréhensibles liés à la candidature russe, tout en précisant que ses investigations ne lui ont pas permis d’avoir accès à tous les documents existants. Le comité de candidature russe, précise-t-il, a argué du fait que certains documents avaient été stockés sur des ordinateurs loués et restitués depuis à leur propriétaire.
“Le propriétaire a confirmé que les ordinateurs avaient été détruits dans l’intervalle”, poursuit le rapport. Plus largement, la Commission d’éthique, sans désigner nommément personne, explique que “le point à partir duquel le lobbying peut être considéré comme un comportement inapproprié n’est, par exemple, pas toujours clair”. Toutefois, conclut-il, “l’analyse de la procédure de candidature à l’organisation des Coupes du Monde de la Fifa 2018 et 2022 est close pour la Commission d’éthique”.