On a tendance à oublier que les les règles et les contraintes d’une élection législative ne s’appliquent pas à l’élection présidentielle. Dans les législatives, on vote pour des listes régionales et ce qui se passe dans une circonscription n’a aucun lien avec le reste des circonscriptions en Tunisie ou à l’étranger.
Par contre, lors d’une élection présidentielle il s’agit d’un vote national, on vote pour les mêmes candidats à Tataouine ou à Bizerte, les voix exprimées auront la même importance dans toutes les circonscriptions du pays ou de l’étranger; ce qui confère au poids électoral des circonscriptions une importance primordiale.
En tenant compte des derniers chiffres publiés par l’ISIE et relatifs à la répartition des électeurs inscrits par circonscription (4,9 millions en Tunisie et 0,3 million à l’étranger), on remarque, par exemple, le poids élevé du Grand Tunis (Tunis, Ariana, Ben Arous et Manouba) qui représente à lui tout seul 25% du poids électoral total des électeurs inscrits en Tunisie. Sfax et Kairouan représentent plus de 50% du poids électoral des circonscriptions où Nidaa Tounès et Ennahdha ont fait jeu égal.
Ainsi et en tenant compte des derniers résultats des législatives et en considérant les circonscription où Nidaa Tounes ou Ennahdha ont dominé et les circonscriptions dans lesquelles ils ont fait jeu égal, on constate que celles dans lesquelles Nidaa Tounes a dominé représentent un poids électoral de 64%, contre 26% pour les circonscriptions où ils ont fait jeu égal et 10% dans les circonscriptions où Ennahdha a dominé.