Le ministre de la Santé, Mohamed Salah Ben Ammar, a appelé vendredi à Hammamet à l’adoption “d’une discrimination positive” pour instaurer une justice en matière de santé entre les régions.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le ministre de la Santé, qui participait à l’inauguration du 15e cours panafricain de cardiologie interventionnelle (PASCIC), a affirmé que les régions côtières comptent une salle de cathétérisme pour 200 habitants, alors que la moyenne n’est que d’une salle pour un million et demi d’habitants à l’intérieur du pays.
“La réalisation d’une couverture globale en matière de santé est l’un des principaux défis de la politique sanitaire en Tunisie”, a-t-il encore estimé.
Les trois quarts des ressources dont dispose le ministère de la santé ont été affectés, ces trois dernières années, aux régions intérieures, a-t-il affirmé. Les résultats de cette démarche ne seront visibles que dans 5 ou 6 années citant les difficultés rencontrées, dont notamment le manque de médecins spécialistes et la mauvaise exploitation des équipements.
Le secteur public doit rester le secteur de référence, particulièrement pour les maladies cardiovasculaires qui figurent parmi les maladies les plus répandues en Tunisie en raison de l’augmentation de l’espérance de vie et le changement du mode de vie, a-t-il encore dit.
Un équilibre doit être trouvé entre l’usage de nouvelles méthodes pour soigner les maladies cardiovasculaires et leurs coûts qui demeurent élevés, a insisté le ministre. Le coût de certaines interventions chirurgicales peut atteindre les 50 mille dinars.
L’indice de la couverture sociale des maladies cardiovasculaires pourrait aussi faciliter la réalisation de la couverture globale, a estimé M. Ben Ammar, d’autant qu’en Tunisie le patient ne prend à sa charge que 3,8% du coût des soins, alors que cette charge est de 34% pour le diabète et la tension artérielle.
La prévention des maladies cardiovasculaires demeure toutefois le meilleur moyen pour diminuer le nombre des malades à travers notamment la pratique d’activités sportives, la lutte contre le tabagisme et le suivi de la tension artérielle et du diabète.
Cette préoccupation devrait être une priorité d’autant que le travail préventif ne dispose que de 1,3% du budget alloué à la santé, alors que ce pourcentage atteint les 40 et 50% dans les pays développés.