« L’aquarelle est l’enfant pauvre de l’art plastique en Tunisie », s’amuse à dire le plasticien Ali Znaidi, présent, vendredi après-midi, au vernissage de l’exposition « Overview » destinée à mettre en valeur « une partie presque oubliée de la peinture en Tunisie, qu’est l’aquarelle ».
Un panorama d’aquarelle des Arts plastiques tunisiens et leur évolution tout au long des années est visible à cette exposition qui se poursuivra jusqu’au 5 novembre prochain, à la Maison des Arts au Belvédère à Tunis.
Plusieurs artistes, journalistes et amateurs d’arts plastiques ont été présents à cette exposition à laquelle participait un groupe de 17 plasticiens, réunissant 79 oeuvres. Hedi Turki, Ali Louati, Ali Znaidi, Tarak Fakhfekh, Hamadi Ben Said, Walid Zouari et bien d’autres plasticiens exposent leurs œuvres dans ce lieu inédit d’Art et de la peinture.
L’exposition est présentée par la maison des Arts, comme étant une continuité du concept choisi par la maison des arts: « la diversité, styles et thématiques, autour d’une technique artistique ». La plupart des oeuvres exposées sont nouvelles, alors que d’autres ont été ramenées du musée des arts à Ksar Said, explique le plasticien Ali Znaidi. « Il s’agit aussi d’une collection pour les aquarellistes contemporains vivant en Tunisie et d’autres installés à l’étranger, souligne Ali Znaidi.
Trois artistes peintres livrent leurs secrets et leurs techniques :
Issus de toutes les générations, des artistes sont venus exposer leurs travaux à « Overviews » placée sous le thème « l’aquarelle et son évolution en Tunisie. En marge de l’exposition, l’agence TAP a eu droit à de brèves déclarations de certains plasticiens présents. Entièrement consacré à la peinture après des années passées à l’enseignement dans des écoles d’arts, Znaidi dit aimer les thèmes d’antan car ils parlent un peu de sa vie comme le bain maure et les scènes de rue écris par « les couleurs et les nuances qui chevauchent entre le corps et le fonds tout en gardant la réserve en blanc, essentielle dans l’aquarelle ».
Le procédé utilisé par Ali Znaidi repose sur une lecture de taches. « Je pose des taches, je fais leur lecture et puis je dessine dessus, ce qui créé une fusion entre les colorations et les dégradations, entre le corps et l’espace ».
« J’introduis mes personnages en utilisant la plume, qui a fait le bonheur de mon enfance, qui est une technique très rare aujourd’hui car elle nécessite le dessin, l’anatomie et l’expérience », explique Znaidi fort d’une expérience de dessinateur et de professeur de dessin analytique à l’école des beaux Arts. Tarak Fakfekh expose une série d’œuvres de peinture à l’huile qu’il présente pour la première fois dans le cadre d’« Overview ». Après 15 ans passés à Vancouvert, British Colombia au Canada, ce plasticien a regagné la Tunisie en 2003.
Fakhfekh dit avoir sillonné tous les espaces d’art en Tunisie en faisant tous les genres, huile, acrylique, sculpture, calligraphie. Considéré parmi les éminents en Tunisie, cet aquarelliste qui travaille beaucoup sur les thèmes du vent et de la pluie, est plutôt dans le figuratif avec les effets de transparence et les scènes de rue. Ali Ridha Said, un plasticien irakien installé en Tunisie depuis 1993 présente six nouvelles oeuvres de la peinture de l’encre sur papier. « La création de ma toile repose sur l’équilibre et la rythmique entre le blanc, le noir et le gris mais ce que je préfère le plus c’est le noir ».
« Les thèmes abordés sont des thèmes inspirés de la vie quotidienne mais avec un style propre à moi », souligne l’enfant du Tigre et l’Euphrate donnant un nom à chacune de ses œuvres : En avant, Dialogue, Détente, Une femme et un homme, Femmes et Cri.