Le ministre de l’Economie et de Finances, Hakim Ben Hammouda, a annoncé que la loi de finances pour l’exercice 2016 concrétisera les nouvelles approches de la réforme fiscale en Tunisie.
Le ministre, qui s’adressait aux journalistes, lors d’une conférence de presse tenue vendredi à la Kasbah a fait savoir que le gouvernement actuel va proposer au prochain gouvernement un plan d’action d’une durée de 3 ans et comportant une nouvelle vision des défis économiques futurs.
Le nouveau projet de loi de finances pour l’exercice 2015, qui a été remis vendredi par le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomâa, au président de l’Assemblée nationale Constituante, Mustapha Ben Jaâfar, a pour objectif, de préserver les grands équilibres, consolider les assises de la croissance, de l’investissement et de l’équilibre régional outre le renforcement de l’inclusion sociale, a t-il relevé.
Ben Hammouda a estimé que “le projet de loi de finances pour l’exercice 2015 a été élaboré après la promulgation de deux lois de finances (2013-2014), comportant un arsenal “lourd” de dispositions et de mesures, d’ou la nécessité d’avoir d’y avoir introduit des dispositions souples”.
Il a poursuivi “la majorité des dispositions de la nouvelle loi de finances (40 dispositions) vient remédier aux défaillances et lacunes des lois précédentes et à l’absence de mesures fiscales importantes et radicales”.
Le ministre a aussi indiqué que le scénario adopté pour la nouvelle loi de finances, se base sur un éventuel taux de change de 1,8 dinar pour un 1 dollar et un prix du baril du pétrole (Brent) à 95 dollars.
D’après le ministre des finances, les ressources propres de l’Etat ont été relevées à 75% du total de ses ressources contre 70% actuellement, ajoutant que l’objectif escompté est d’atteindre 85%, au cours des trois prochaines années.
Les prévisions ont été établies sur la base d’une évolution positive des recettes fiscales à fin septembre 2014, lesquelles ont atteint 19,820 milliard de dinars, enregistrant ainsi une augmentation de 3 milliards de dinars, en comparaison avec la même période de 2013.
Ben Hamouda a souligné que les dépenses de développement ont augmenté de 18% et le taux de croissance des dépenses de gestion a été limité à 6,3%, faisant savoir que le Gouvernement œuvre à réduire le déficit budgétaire de 6%, actuellement, à 5% en 2015.
Evoquant la situation de l’économie nationale, le ministre des finances a précisé que le taux de croissance pour l’année 2014 a été révisé de 4% à 2,8%, et ce, après la prise de fonction du gouvernement actuel.
Il a expliqué cette révision par les retombées de la crise économique qu’a connue la Tunisie en 2013. Ben Hamouda n’a pas écarté l’actualisation du taux de croissance, à mi novembre 2014, de 0,1% ou 0,2%, tout en exprimant la fragilité de la situation économique actuelle et la poursuite de l’attentisme durant la période des élections.