Tunisie élections 2014 : Les étudiants entre méfiance et indifférence

A quelques jours des législatives du 26 octobre 2014, si certains étudiants vont voter par conviction, plusieurs autres boycotteront le scrutin. Ils n’ont confiance ni en les partis politiques, ni en leur programme.

« Je vais me rendre dimanche à Béjà pour voter », a confié Imène, étudiante à la faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, à l’Agence TAP.

« Bien que je sois déçue par les élections de 2011, je me sens dans l’obligation de voter », a-t-elle indiqué. « Le Congrès pour la République auquel j’ai voté en 2011, m’a déçue. Durant ces trois dernières années, la situation s’est empirée et la corruption s’est amplifiée », a-t-elle constaté avec regret. « Cette fois, je vais voter pour la compétence », a-t-elle dit avec assurance. Yosr, collègue et amie de Imène s’est prononcée, quant à elle, contre le retour des Rcdistes.

« Je vote Ennahdha » a- t-elle crié, estimant que ce parti a des principes ». Meriem, 20 ans, étudiante en Marketing a affirmé qu’elle va voter contre le terrorisme.

« Mon père fait partie du corps sécuritaire. Je vais voter pour lui », a-t-elle précisé. Indécise, Marwa, étudiante en informatique appliquée à la gestion a souligné qu’elle va faire un vote blanc. « Jusque- là, aucune liste ne m’a convaincue », a-t-elle confié. Ayoub, lui, a dit qu’« il ne votera pour personne ». « Je n’ai pas pu me remettre de ma déception du Mouvement Ennahdha à qui j’ai donné ma voix en 2011. Peut-être, je voterais pour l’Union patriotique libre (UPL), a-t-il balancé.

« Son président est un homme d’affaires. il est plus habilité à trouver des solutions pour lutter contre le chômage », a-t-il argumenté. Khalil, étudiant en économie était catégorique : « Je boycotte le scrutin ».

« Je n’ai aucune confiance en les politiques. Ils nous livrent tous de fausses promesses, la preuve en est la dégradation du niveau de vie du Tunisien », a-t-il argué. Etudiant en informatique appliquée à la gestion, Ammar, lui aussi, refuse de voter.

Selon lui, « il n’y a pas un seul programme électoral qui peut remettre à flot le pays ». « Ils sont tous des menteurs », a-t-il rallé haut et fort en allusion aux partis politiques.