Lors d’une conférence de presse jeudi à Tunis, l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATIDE) a pointé des lacunes d’ordre structurel et organisationnel de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
Le conseiller juridique de ATIDE Abdeljawed Harzalli a noté que la lenteur dans l’installation des composantes de l’instance électorale, l’absence de statut pour le personnel et la vacance du poste de directeur exécutif ont entraîné un problème de gestion des ressource humaines, financières et techniques.
Il a déploré « une violations de la loi » au niveau du cumul des prérogatives à savoir les fonctions réglementaires et exécutifs. ATIDE reproche aussi, l’absence de transparence des travaux de l’ISIE qui a-t-il noté, n’a pas publié les PV de ses délibérations depuis le 14 mai 2014 et refusé un audit externe du système informatique relatif à la collecte des résultats des élections et du registre électoral qui n’a pas été actualisé. Le conseiller juridique de ATIDE a exprimé ses doutes sur l’indépendance et la neutralité de plusieurs IRIEs et directeurs exécutifs régionaux, en particulier les IRIEs à l’étranger. (France, Italie, Allemagne et Canada).
Il a aussi déploré la non conformité de la procédure de déplacement et de sécurisation des urnes aux dispositions du manuel de l’ISIE sur les procédures de vote et de dépouillement relatif au vote à l’étranger.
Moez Bouraoui président de l’association, a regretté la présence « timide » des observateurs de ATIDE parmi les contrôleurs des IRIEs et l’absence de dispositifs efficaces pour la notification des infractions, notant que dans le meilleur des cas, les membres de l’ISIE se sont contentés d’adresser des avertissements aux listes concernées. ATIDE note aussi un manque de rigueur dans la préparation des espaces alloués à l’affichage des programmes et des listes des candidats dans plusieurs circonscriptions.
Concernant les dépassements, Bouraoui a indiqué que les observateurs de l’association ont relevé le recours aux affichages illégaux, les réunions non autorisées et l’arrachage des listes, en plus du non respect des lieux de culte, des administrations et des établissements scolaires et universitaires.
Parmi les infractions figurent aussi, l’incitation à la haine, la violence verbale, l’appel à l’abstention au vote, l’exploitation des enfants dan la campagne électorale et la corruption des voix directement ou indirectement.