Les listes partisanes et indépendantes, candidates aux élections législatives, prévues le 26 Octobre 2014, ont manifesté un intérêt mitigé vis à vis de la culture et des créateurs.
Une lecture dans le programme culturel d’un échantillon de huit partis politiques montre que chacun de ces partis candidats aux législatives, prône une vision particulière mais s’accordent tous sur la nécessité de promouvoir et de relancer ce secteur vital.
Pour une nouvelle politique culturelle et un budget double
Le programme électoral du parti du Mouvement Ennahdha, publié sur son site internet, souligne la nécessité de mieux exploiter le patrimoine culturel, consolider la cohésion sociale et dynamiser la participation de la jeunesse dans la vie culturelle.
La question des subventions allouées à la production dans le domaine de la création et de la culture et l’amélioration de la gouvernance du secteur, par la multiplication du budget du ministère de la Culture, la dynamisation du rôle du Conseil supérieur de la culture et l’appui de la gouvernance de gestion dans le système de subvention, sont également mentionnées dans le programme du Mouvement.
Le programme électoral du Mouvement Nidaa Tounes, présenté lors d’un meeting avec la presse début octobre, prévoit la création de 100 salles de cinéma, dans cinq ans, sur tout le territoire, la construction d’un espace intégré dans chaque délégation, et de 25 théâtre en plein air en plus de tripler le budget alloué au ministère de la Culture.
Le porte parole d’Ettakattol, Mohamed Bennour, a indiqué, à l’agence TAP, que son parti s’engage à augmenter de 1 pour cent le budget du ministère de la Culture dans les années à venir, décentraliser la culture et associer les intellectuels dans les régions et la société civile et la mise en place de visions adéquates pour le secteur culturel au niveau régional.
La restructuration des manifestations culturelles et l’incitation à l’investissement dans le secteur culturel sont également prévues dans le programme de ce parti.
Ettakatol promet par ailleurs, de mieux entourer les intellectuels, réviser les lois régissant les droits d’auteur, de publication et de distribution et de créer des bibliothèques, des salles de cinéma et des théâtres dans les régions qui n’en disposent pas. Malgré son aspect totalement dédié au volet social, le programme électoral du Mouvement Al Mahaba consacre un large intérêt au secteur culturel, a déclaré à la TAP, le porte parole du parti, Said Kharchoubi.
Le volet culturel du programme d’Al Mahaba, selon Kharchoubi, appelle à l’organisation d’un congrès national regroupant tous les intellectuels et créateurs tunisiens pour débattre de leurs préoccupations et proposer des solutions, loin des tyrannies partisanes et idéologiques.
Le tête de liste du Congres pour la République (CPR) pour l’arrondissement Tunis 2, Ezzedine Bach Chaouch a affirmé que son parti fait le lien entre les concepts de la culture et de la démocratie en mettant en place une politique basée sur la notion de la culture pour tous afin de créer un équilibre dans les régions et les classes sociales.
La liberté de création, la sauvegarde du patrimoine et la préservation des sites archéologiques en décrétant de nouvelles lois, s’inscrivent également dans le programme du CPR.
La culture est la clé pour un développement durable global selon le CPR dont les priorités sont axées sur la relance de l’investissement dans les industries culturelles et leur promotion ce qui permettra, selon le porte parole du parti, de créer de nouveaux investissement, des emplois et réaliser un essor économique.
Dynamiser les institutions culturelles nationales et régionales
Dans son programme électoral, publié sur Internet, le parti Afek Tounes insiste sur la nécessité de valoriser la place de l’éducation culturelle dans le programme éducatif, d’encourager la création d’institutions culturelles dans le cadre d’un meilleur partenariat public-privé et de réviser l’appui budgétaire aux productions artistiques ainsi que la création d’un musée regroupant les oeuvres des artistes tunisiens contemporains.
Le parti insiste aussi, sur la nécessité de valoriser les droits d’auteurs, encourager l’action culturelle dans les entreprises économiques, promouvoir la production culturelle et la commercialiser ainsi que sur l’encouragement à la création et la gouvernance centralisée de la culture et des institutions culturelles régionales.
Le programme électoral du parti Al Joumhouri, publié sur son site, repose sur l’importance de valoriser le patrimoine national, la restauration des bâtiments historiques et des sites archéologiques en plus de la sauvegarde du patrimoine musical par la création d’un réseau de centres audiovisuels dans 6 villes, un centre cinématographique national et un musée d’art contemporain.
Le parti appelle à la création d’un registre national des oeuvres d’arts plastiques et d’un fonds national pour la subvention des oeuvres à haute valeur artistique en plus de l’amélioration du rôle des commissions d’achat, au sein du ministère de la Culture et la relance de l’industrie du livre.
Créer un institut national pour la danse contemporaine et aider les créateurs à développer les fonctions culturelles par l’organisation de 4 à 5 grands festivals, en mesure de créer plus d’attraction pour le pays et dynamiser lu rôle de l’attaché culturel dans les ambassades tunisiennes à l’étranger, figurent également parmi les revendications d’Al Jomhouri dans son programme électoral.
Le programme électoral du Front Populaire (FP) prône, pour sa part, le soutien de l’action culturelle nationale et la création démocratique et progressiste dans tous les domaines par la hausse du budget du ministère de la Culture de façon à permettre le subventionnement de l’infrastructure culturelle de base et l’instauration d’une politique nationale encourageant la production dans tous les secteurs culturels et les associations opérant dans le secteur.
Le FP s’intéresse également, à la promotion de la création musicale et théâtrale et les maisons d’édition spécialisées dans la production culturelle. L’intégration de la musique et du théâtre dans les programmes d’enseignement, l’organisation de festivals spécialisés en plus de la nécessité de fournir la protection sociale et médicale aux professionnels du secteur culturel, figurent aussi dans le volet culturel du programme de ce parti.