La surveillance des différentes étapes des prochaines élections législatives et la présentation d’un guide d’observation de la place de la femme dans le processus électoral ont été au centre d’une conférence de presse organisée, mercredi à Tunis à l’initiative de la ligue des électrices tunisiennes (LET).
A cette occasion, Basma Soudani, présidente de l’association a souligné que la LET est la seule association parmi huit autres qui a été choisie par l’Instance indépendante pour les élections (ISIE) pour observer le respect du principe de parité entre les hommes et les femmes au niveau des différents étapes du processus électoral selon une approche de genre.
Elle a ajouté que 450 observateurs ont été accrédités pour observer les étapes du processus électoral à long et court terme selon une approche de genre.
Pour sa part, le magistrat et membre de la LET, Anouar Mansri a souligné que l’inscription sur les listes électorales figure parmi les principales infractions relevées puisque 300 mille femmes environ ne pourront pas exercer leur droit de vote étant donné qu’elles ne possèdent pas de cartes d’identité nationale. Dans ce contexte, elle a indiqué que l’ISIE a réussi à régulariser la situation de 30 mille femmes seulement sous prétexte que le ministère de l’intérieur a d’autres questions beaucoup plus importantes comme la lutte contre le terrorisme.
Mansri a appelé le secrétariat d’Etat chargé des affaires de la femme et de la famille ainsi que le ministère de l’intérieur à remédier au plus vite à ce problème pour se préparer aux prochaines élections régionales et locales qui enregistrent une plus grande participation de la femme.
Elle a également souligné la nécessité d’adopter la parité horizontale et verticale pour renforcer l’égalité entre l’homme et la femme, signalant que les partis politiques misent souvent sur les hommes plus que les femmes en les désignant comme têtes de listes. Par ailleurs, l’intervenante a estimé que la présence de la femme dans les médias reste timide et en-deçà des attentes.
Présentant le guide de la LET, Hedia Belhaj Youssef, coordinatrice du programme de lutte contre la violence fondée sur le genre social et membre de la LET a indiqué qu’en 2011 l’inexistence de guides permettant aux observateurs d’identifier les infractions électorales selon une approche de genre a fait qu’aucune statistique révélant l’ampleur de ce phénomène n’a été enregistrée. Elle a ajouté que ce guide pratique est basé sur le principe de la parité et comporte plusieurs parties se rapportant aux connaissances basiques relatives aux différentes étapes du processus électoral.
Il comporte, également, une vulgarisation du code électoral en focalisant sur les aspects de discrimination à l’égard des femmes lors des élections et de toutes les étapes du processus électoral outre l’apprentissage de la manière d’écrire des rapports et de collecter des informations selon une approche de genre. Hedia Belhaj Youssef a aussi indiqué que la LET a voulu que le guide soit un outil de développement des compétences des observateurs afin qu’il soit utilisé au cours des prochaines échéances électorales.