Plusieurs partis politiques et organisations se sont dits, mardi, préoccupés par les dysfonctionnements constatés dans le système électoral à l’étranger et ont appelé l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) à agir dans l’immédiat pour remédier à ces défaillances.
Ces dysfonctionnements risquent de remettre en cause la crédibilité et la transparence des élections, ont-ils estimé dans des déclarations. Le mouvement Nidaa Tounes a dénoncé le recours « délibéré et injustifié » des Instances régionales indépendantes pour les élections à l’étranger à annuler nombre de bureaux de vote établis en Belgique, Allemagne et Italie.
« Le changement des locaux des bureaux de vote dans nombre de pays étrangers risque de perturber le processus électoral et de réduire les chances de candidats de partis au détriment d’autres formations politiques », a-t-il attiré l’attention. A cet égard, le Mouvement Nidaa Tounes a appelé l’ISIE à renoncer à ces « décisions suspectes » et à se mettre à l’abri des tiraillements et des calculs politiques.
Le Parti « Afek Tounes » a, pour sa part, dénoncé la décision du Président de l’IRIE de France II qui propose l’acheminement des urnes des centres de scrutin vers les consulats à bord des voitures personnelles des présidents des centres, rappelant que le président de l’ISIE a déjà rejeté l’idée d’assurer le transport des urnes par des sociétés privées.
« Il s’agit là d’une décision dangereuse qui s’oppose au principe de l’intégrité électorale », a-t-il estimé. Dans le même contexte, le parti « Afek Tounes » s’est dit étonné de la décision de l’ISIE d’interdire aux candidats aux législatives d’assister à l’opération de tri, estimant que « cette décision ne manquera pas de laisser planer le doute autour l’intégrité du scrutin ».
Contacté par l’Agence TAP, le Secrétaire général du parti « Al-Massar » a déclaré avoir demandé au président de l’ISIE, Chafik Sarsar, d’intervenir en urgence pour pallier les défaillances constatées dans les circonscriptions à l’étranger. Le président de l’IRIE dans la circonscription de France 2 n’écoutait pas aux préoccupations des candidats, ce qui laisse entrevoir l’existence de relations entre les chefs de bureaux de vote dans ces circonscriptions et certaines parties politiques.
Quant à l’Organisation « ATIDE », elle a fait état de plusieurs bavures administratives dans les bureaux de vote à l’étranger et invité l’ISIE a intervenir dans l’immédiat pour relever cette infraction dangereuse qui, a-t-elle estimé, risque de compromettre les résultats des élections et de les dénuer de toute crédibilité et de toute transparence.
« Le changement des locaux des bureaux de vote et le retard pris dans l’information des électeurs des adresses des nouveaux locaux pourrait empêcher plusieurs Tunisiens à accomplir leur devoir électoral », a-t-elle avisé, réitérant son appel à l’ISIE à agir en urgence pour regagner la confiance des électeurs et mener à terme les élections.
Selon le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Abdessattar Ben Moussa, le quartet parrain du Dialogue national a demandé au président de l’ISIE d’assumer ses responsabilités vis-à-vis de ces défaillances et de trouver des solutions urgentes et immédiates pour restaurer la confiance des électeurs en l’opération électorale.