Des citoyens du gouvernorat de Sidi Bouzid, surtout ceux qui travaillent loin de leur lieu de résidence, ne se sentent pas concernés par les élections, surtout en raison du manque de moyens qui les empêche de revenir chez eux pour accomplir leur devoir électoral et choisir leurs représentants dans la prochaine assemblée du peuple et le président de la République.
Ce problème se répète, lors de toutes les échéances électorales et aucune mesure n’a été prise pour régler ce problème, selon les déclarations d’un certain nombre de citoyens au correspondant de l’agence TAP à Sidi Bouzid. Ainsi, malgré les mesures et les lois du Code électoral et les multiples sessions ouvertes pour l’inscription des électeurs, l’opération demeure difficile pour les citoyens travaillant loin de leur gouvernorat et qui ignorent où ils devraient se trouver le 26 octobre, parce qu’ils ne connaissent pas encore où ils vont travailler à cette date, afin de choisir où voter.
A ce propos, Mohamed et Salem Chradi, originaires de la délégation de Jelma et travaillant dans un chantier de bâtiment, dans le gouvernorat de Sfax, ont indiqué qu’ils n’avaient pas participé aux élections de 2011 et ne peuvent pas le faire, aussi, pour celles de 2014, parce que leurs conditions matérielles ne leurs permettent pas de se déplacer, uniquement, pour les élections. Salem a souligné, avec tristesse, “je ne dispose pas des frais de transport, je ne pourrai pas voter et je ne sais rien des élections”.
C’est le cas, aussi, pour Sami Yousfi, de la délégation de Bir Lahfay, qui s’est interrogé “Comment puis-je choisir ceux qui vont me représenter, pour la circonscription de Sidi Bouzid, alors que je travaille dans le gouvernorat de Gabés et qu’il m’est impossible de participer aux élections ?”.
“La majorité des habitants de ma zone de résidence travaillent dans d’autres régions et ils ne pensent pas, comme moi, à participer aux élections et à supporter les charges des frais du transport, dans pareilles conditions financières difficiles”, a-t-il ajouté.
Chacune des familles de Sidi Bouzid a, au moins, un membre qui travaille dans un gouvernorat avoisinant ou lointain, pour gagner sa vie. Ces derniers se sont trouvés en dehors de l’opération électorale fixée par des lois qui “ne concordent pas avec les conditions et les engagements des travailleurs éparpillés dans différents gouvernorats”, comme l’ont souligné des jeunes filles de la délégation de Meknassi travaillant dans des industries du Sahel et qui ont souligné qu’elles ne vont, malheureusement, pas participer aux élections.
Pour sa part, Achraf Hamdi, professeur d’histoire au chômage et travaillant dans un café à Sfax, a émis l’espoir de participer aux élections, mais “il ne peut pas le faire, du fait que le propriétaire du café ne l’a pas autorisé à bénéficier d’un repos”.