Le dimanche 12 octobre dernier, la chaîne française M6 diffusait un numéro d'”Enquête exclusive” consacré à la Tunisie.
L’émission intitulée “Tunisie: le trésor caché du dictateur”, a été vivement été critiquée par la plupart des Tunisiens qui accusent le journaliste Bernard De La Villiardière de faire campagne pour le candidat à la présidentielle, Moncef Marzouki, à quelques jours des législatives, qui auront lieu le 26 octobre, et à l’approche de la présidentielle, prévue le 23 novembre.
Le journaliste s’est exprimé, dimanche 19 octobre, pour répondre aux critiques et aux injures. Voici ce qu’il a écrit sur sa page Facebook:
Que répondre au flot d’injures? Pas grand-chose car tout ce qui est excessif est vain. On peut regretter que les réseaux sociaux ne soient pas pourvus de tout à l’égout! J’ai choisi de laisser libre cours aux commentaires jusqu’à présent car ils sont en eux-mêmes le symptôme d’une maladie congénitale des pays ayant connu des régimes autoritaires. Leurs valets serviles, et notamment certains journalistes-dont mon “confrère” de Tunisie-Secret- pensent que tous les autres sont comme eux, achetés ou vendus. Leur campagne renvoie aux méthodes employées dans les bonnes vieilles dictatures pour disqualifier une information ou une enquête qui gêne: on s’attaque à l’émetteur du message quand on ne peut disqualifier le message lui-même.
Et que dire de la violence de ces attaques qui n’ont que l’injure comme argument principal.
Quant à la fameuse liste noire, les Tunisiens savent bien qu’elle n’a aucune crédibilité! J’attends avec impatience que l’on apporte la preuve de ma “collusion”avec le régime de Monsieur Ben Ali.
Enfin, une mention spéciale à Lauren Provost du Huf’Post qui a reproduit ses insanités sans prendre la peine de me donner la parole. Dommage que le site d’Anne Sinclair ne soit pas plus à cheval sur les règles déontologiques de base.
Merci à ceux qui m’ont envoyé des messages de soutien et rendez-vous ce soir pour la rediffusion d’EE sur la Tunisie sur M6!»
Pour notre part, nous pensons que certes la véracité de la “liste noire“ est difficile à prouver, mais nous nous interrogeons tout de même sur le timing de l’émission de M6. Pour une raison simple : ici en Tunisie, tout le monde sait que Marzouki et son parti, le CPR (Congrès pour la République) ont fondé leur stratégie politique –voire électorale- sur la corruption. De ce fait, diffuser une émission sur la corruption ne peut que, quelque part, avantager les candidats de ce parti. Voilà donc qui explique le tollé des Tunisiens, en général, et des journalistes, en particulier contre M6.