Hafedh Affes*, résidant dans le Nord-Pas de Calais, membre actif depuis des décennies du mouvement associatif tunisien, reconnu pour son engagement dans le combat pour les droits de l’Homme, a vu sa candidature, pour être membre d’un bureau de vote à Lille, rejetée au prétexte qu’il serait « engagé politiquement ». sans toutefois en apporter la moindre preuve. Pour mémoire, Hafedh Affes a été lors des précédentes élections de 2011 membre du bureau de vote de Lille et à notre connaissance cela n’a pas posé de problèmes ni dans le déroulement du scrutin ni dans les résultats. Et ce constat s’applique à tous(tes) les militant(e)s démocrates issus du mouvement associatif autonome qui ont été présents et actifs dans les bureaux de vote en France lors des élections en 2011, contrairement à d’autres.Voilà pourquoi nous nous posons légitimement la question des véritables raisons du rejet de sa candidature. Serait- ce en raison justement de son engagement associatif et tout particulièrement au sein de l’Association des Tunisiens du Nord de la France -ATNF, de la Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives- FTCR, du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’ Homme en Tunisie-CRLDHT ?
Mais le cas de Hafedh Affes n’est pas isolé, d’autres cas de rejets similaires par l’IRIE parmi les candidatures proposées dans d’autres régions ont été constatées. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’elle intervient dans un contexte où les irrégularités et les choix partisans, doublés de l’incompétence manifeste des responsables de l’IRIE, semblent prendre le pas sur la neutralité et l’efficacité… . L’opacité autour des désignations des présidents des bureaux de vote et les nombreuses rumeurs – souvent avérées – selon lesquelles les partisans d’Ennahdha en seraient les principaux bénéficiaires nous obligent à reposer à nouveau la question de la transparence dans le fonctionnement des IRIEs et tout particulièrement de l’IRIE France 1.
Notre inquiétude est d’autant plus grande quand on constate que de nombreux citoyen(ne)s ayant voté en 2011 se retrouvent sans raison éjectés des listes électorales et risquent de ne pas pouvoir voter. A cela s’ajoute la manière incompréhensible et plus que contestable dont a été envisagée la répartition des électeurs(trices) entre les divers bureaux de vote, ce qui risque de poser de nombreux problèmes d’accueil et d’organisation lors du scrutin d’octobre et surtout pour conséquence de dissuader de nombreux électeurs(trices) en France d’accomplir leur devoir de citoyen(e)s. Serait-ce là le but recherché ?
Pour toutes ces raisons, nous signataires de ce texte, dénonçons vigoureusement le noyautage et la mainmise de nombreux bureaux de vote par les partisans du mouvement Ennahda ainsi que la responsabilité de l’IRIE France1 qui a fait preuve, pour le moins, d’incompétence.
Tout cela n’augure rien de bon quant au bon déroulement du scrutin des 24, 25 et 26 octobre prochain, à l’honnêteté et la transparence des élections.
Paris le 17 Octobre 2014
*Hafedh Affes est président de l’ATNF, SG de la FTCRet membre adhérent du CRLDHT.
Signataires
Hichem Abdessamad Traducteur, Militant associatif
Tarek Benhiba Président de la FTCR
Mourad Allel Formateur, Militant associatif
Mohsen Dridi Militant associatif
Adel Ltifi Historien
Sophie Bessis Historienne
Chérif Ferjani Professeur d Université
Sarra Ben Miloud Abichou Enseignante
Houcine Bardi Avocat au Barreau de Paris
Nacer Jelloul Militant associatif
Khaled Abichou Militant associatif et Politique
Najet Mizouni Juriste, Enseignante
Anouar Kanzari Militant associatif
Adnane Benyoussef Militant associatif
Moncef Guedouar Militant associatif
Hédi Jilani Libraire
Noureddine Baaboura Militant associatif
Najoua Agrbi Juriste Militante associatif
Mrad Gadhoumi Militant associatif
Mouhieddine Cherbib Militant des droits humains