Tunisie élections 2014 : Des agressions contre les candidats et leurs partisans

Le déroulement de la campagne électorale pour les législatives du 26 octobre 2014 a été accompagné par des infractions commises par certaines listes candidates, dans toutes les circonscriptions électorales et les Instances régionales indépendantes pour les élections qui ont pris les mesures adaptées à ce propos.

Des agressions ont été commises contre les candidats et leurs militants, parfois, et le règlement de ces incidents ne fait pas partie des prérogatives des IRIE, parce qu’elles sont du ressort des autorités sécuritaires et judiciaires, comme l’ont souligné des membres de ces Instances.

Dans ce sens, le tête de liste de l’Alliance démocratique, dans la circonscription de Sfax 2, Ahmed Jéridi, a indiqué à la correspondante de l’agence TAP dans la région, que “l’un des militants de son parti avait été agressé violemment à l’aide d’une arme blanche, le 15 octobre, dans la zone d’Agareb, par des inconnus l’atteignant légèrement à l’épaule”.

Il a expliqué que ces inconnus avaient commencé par provoquer les membres de la liste de l’Alliance démocratique, en déchirant les prospectus du parti et en scandant des slogans hostiles, tout en tentant de brûler son étendard, soulignant que la situation aurait pu dégénérer si ses partisans ne s’étaient pas retirés au moment opportun.

Jéridi a ajouté que l’affaire est entre les mains des unités de la sécurité et de l’IRIE et qu’il ne peut accuser les autres parties politiques en compétition. De son côté, le président de l’IRIE à Sfax 2, Anis Trigui, a souligné être au courant de l’incident, indiquant que l’affaire “est un délit de droit commun du ressort du ministère public”.

Pour sa part, Ziad Ben Abdeljelil, membre de la direction régionale des élections de la liste du Front populaire à Sousse, a indiqué au correspondant de l’agence TAP dans cette région qu’une unité sécuritaire avait arrêté, mercredi, un barbu qui avait brandi un couteau contre un membre de la liste, Dalenda Gabsi, alors qu’elle était, avec ses partisans, en train de distribuer des tracts dans la zone de la cité Souis, dans la ville de Sousse. Il a ajouté que le barbu avait proféré des menaces verbales aux membres de la liste du Front populaire à Sousse, expliquant qu’une plainte avait été déposée contre l’agresseur auprès du ministère public qui a décidé son arrestation et sa traduction en justice.

De son côté, le tête de liste du mouvement Nidaa Tounès dans la circonscription de Nabeul 2, Khémaies Ksila, a affirmé, dans une communication téléphonique avec le correspondant de l’agence TAP dans la région, avoir été l’objet d’une agression, jeudi, pour l’empêcher d’entrer dans la zone d’Oued Ennahl à Hammamet et que des individus appartenant à un courant salafistes, avec à leur tête un Imam connu de la zone, ont tenté d’attaquer et menacé verbalement les jeunes militants participant à la campagne électorale”.

Il a indiqué que sa liste avait informé l’IRIE de cet incident et a eu recours aux autorités sécuritaires qui avaient envoyé, rapidement, des renforts ce qui leur ont permis d’entrer dans la zone et de poursuivre leur campagne électorale et les contacts avec les citoyens pour leur expliquer le programme du mouvement Nidaa Tounès. Le tête de liste a, en outre, affirmé que la liste a contacté les autorités concernées afin de les mettre en garde contre pareilles opérations qui menacent le processus électoral si elles se répètent.

Dans le même sens, le tête de liste “Le peuple veut” (indépendante), dans la circonscription de Tozeur, Kacem Snoussi, a indiqué à la correspondante de l’agence TAP dans la région, avoir “été agressé verbalement et physiquement, au début de la semaine, par une patrouille sécuritaire, au niveau de l’entrée de la ville de Tozeur.

Il a expliqué que les agents de la sécurité l’avaient agressé, puis procédé à son arrestation durant quatre heures, sans raison, ajoutant qu’il compte boycotter les élections et, peut-être, se retirer de la compétition électorale. A ce propos, une source sécuritaire du district de Tozeur a souligné que le concerné a déposé une plainte auprès du procureur de la République, ajoutant qu’il sera convoqué pour être entendu, afin de reconnaître les agents accusés de l’avoir agressé qui seront traduits devant le juge d’instruction, s’il les reconnaît.