“L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) appelle le peuple tunisien à voter massivement”, a déclaré, mardi, le secrétaire général de l’union, Houcine Abassi, dans une interview accordée à l’agence TAP.
“Le comité administratif de l’Ugtt avait décidé de ne pas se porter candidat aux législatives et a appelé le peuple à voter pour les listes dont les programmes sont cohérents avec les idées et les conceptions de l’Union”, a rappelé Abassi.
L’Ugtt a toujours joué le role de modérateur pour créer un équilibre entre les différentes forces politiques et ne peut en aucun cas abandonner ce role national pour devenir un simple candidat en lice avec les autres partis, a-t-il encore dit, soulignant que l’Ugtt n’est pas un parti. L’organisation syndicale avait interdit à sa base d’entrer dans la course des élections dans des listes de partis ou indépendantes, sous le nom de l’Ugtt, a fait remarquer Abassi.
La décision de ne pas se porter candidat aux élections malgré la large base électorale de l’Union, émane d’une riche expérience de l’Union qui demeure, a-t-il dit, une organisation de masse qui n’a jamais abandonné, au fil des années, son role patriotique. L’Ugtt, a-t-il relevé, avait réussi à créer un équilibre, au moment où des conflits avaient failli mettre en péril la révolution et ses objectifs et mener le pays vers le désarroi.
Le role de l’Ugtt, a réaffirmé Abassi, demeure un role essentiellement social car, a-t-il expliqué “quand le danger guette le pays, l’économie est sérieusement ébranlée, la situation sociale est détériorée, l’Union intervient pour instaurer un dialogue entre différents partis afin de préserver l’intérêt suprême du pays”.
L’Union appelle les partis à s’adresser au peuple avec un discours rationnel et à élaborer des programmes réalisables, a indiqué Abassi. Il a signalé, à ce propos, que plusieurs promesses faites lors de cette campagne électorale ne sont pas réalistes.
“Nous aiderons tout gouvernement choisi par le peuple et nous serons constamment en veille pour intervenir si nécessaire”, a-t-il avancé. Abassi a, par ailleurs, souligné que l’Union, ayant pris connaissance des programmes de tous les partis politiques, n’épargnera aucun effort pour inciter le prochain gouvernement à tenir ses promesses.
Parlant du rôle capital joué par l’Ugtt lors des différentes échéances politiques marquantes que le pays a connu, Abassi a tenu à faire savoir que l’Union a adopté pour les élections de 2014, une démarche autre que celles de 2011, étant donné que la conjoncture est différente.
En effet, a-t-il mentionné, en 2011 “nous avions le devoir d’élire une Assemblée constituante pour la rédaction de la constitution et nous avons oeuvré dans ce sens.
Nous avons élaboré avant les élections 2011, un projet d’une nouvelle Constitution dont plusieurs articles figurent aujourd’hui dans la Constitution tunisienne”.
Toutefois, les élections 2014 sont “bien particulières, c’est pourquoi nous avons adopté une autre démarche”. L’union a-t-il indiqué, a oeuvré en vue de rapprocher les points de vues entre les différents partis politiques en lançant l’initiative du Dialogue National qui a permis de mettre en oeuvre la feuille de route pour parvenir à cette deuxième échéance politique après la révolution. Au sujet de la création de l’observatoire de l’Ugtt, chargé du contrôle de l’opération électorale, Abassi a mentionné que ce mécanisme qui regroupe environ 14 mille observateurs, ne pourra pas assumer cette mission d’envergure car ceci nécessite des milliers de ressources humaines.
De nouveaux partenaires ont adhéré à cet observatoire à savoir l’Utica, la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, l’institut arabe des droits de l’homme et l’ordre national des avocats, a-t-il relevé. Cela dit, et vu le manque de moyens, l’observatoire ne pourra pas couvrir toutes les circonscriptions électorales formant le vœu de le voir, en terme de ressources humaines, de financement et de mécanismes, prêt pour les élections municipales prévues en 2015, a-t-il ajouté.