Radhia Nasraoui : La torture persiste en l’absence d’une volonté politique claire d’y mettre un terme

La torture des personnes en détention provisoire et des prisonniers persiste en l’absence d’une volonté politique claire d’y mettre un terme, a déploré la présidente de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture, Radhia Nasraoui dans une déclaration de presse.

Lors d’un rassemblement de protestation, organisé mercredi matin devant le ministère de l’Intérieur, pour dénoncer la torture, Nasraoui a critiqué l’absence de réformes pour l’administration pénitentiaire et le dispositif sécuritaire en Tunisie y compris après la révolution.

Elle a, par la même occasion, appelé les partis et les antagonistes politiques à accorder davantage d’intérêt à ce phénomène et à l’inscrire parmi leurs priorités, relevant que « les catégories démunies demeurent les plus touchées par la torture ».

La présidente de l’OTCT a salué le rôle joué par les médias pour faire la lumière sur ces pratiques et diffuser des données mettant en cause les crimes liés à la torture et la violence.

Elle a critiqué l’impunité dont bénéficient nombre de policiers malgré l’existence de voix au sein même du ministère de l’Intérieur condamnant la torture et appelant à y mettre fin, soulignant la nécessité d’engager une action concertée entre la garde nationale, le corps de la police et les agents pénitentiaires pour lutter contre la torture et préserver la dignité du tunisien.

De son côté, Hind Khechine, directrice du projet « Sanad », initié par l’Organisation mondiale contre la torture, a évoqué la participation de 27 associations et organisations de défense des droits humains à ce rassemblement, auquel ont pris part également plusieurs défenseurs des droits humains et des membres des familles des victimes de la torture.