Les citoyens de Gafsa escomptent que la prochaine assemblée des représentants du peuple (ARP) et le gouvernement qui en sera issu, après les élections du 26 Octobre courant, fassent preuve de sincérité et de transparence dans leurs relations avec les citoyens, soient à l’écoute des préoccupations réelles des régions et rompent avec les promesses et slogans électoraux irréalisables.
D’après les témoignages recueillis par la correspondante de l’Agence TAP à Gafsa, plusieurs personnes interrogées se sont déclarées préoccupées, de voir l’assemblée des représentants du peuple et le gouvernement prochains poursuivre la politique de l’indifférence, négliger les contacts avec les gens, ne pas réagir à leurs revendications et se contenter de brandir des slogans à l’occasion des élections.
Les principales préoccupations des habitants du gouvernorat de Gafsa portent sur la question du chômage et particulièrement du chômage des diplômés du supérieur, puisque le nombre de ces derniers dépasse les 15 mille personnes selon les statistiques de la direction régionale de l’emploi.
Hédi Jendoubi, diplômé du supérieur et chômeur depuis 2004, originaire de la ville de Métloui a considéré qu’il est du devoir de l’ARP et du gouvernement de donner la priorité absolue à ce dossier qui sera selon lui “le véritable critère de la réussite de leur politique”.
Rabah Ben Othman, membre actif du forum tunisien des droits économiques et sociaux à Redayef a affirmé que “s’il y a une véritable volonté politique de rompre avec le modèle de développement actuel, il est possible de solutionner les problèmes du chômage des jeunes et des diplômés en particulier ainsi que les dossiers du développement régional, de la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen et du développement du commerce parrallèle”.
De son côté, Nouri Chokri, garde-forestier dans le village de Sidi Ayech, a relevé que les programmes électoraux des différentes listes adoptent tous les revendications des citoyens dans les domaines de l’emploi, du développement et de la justice mais ceci serait insuffisant et surtout inefficace si ces programmes ne se concrétisent pas dans la réalité.
Il a souligné la nécessité pour les futurs responsables, de poursuivre les contacts avec les citoyens et d’être toujours à leur écoute, pas seulement lors de la période électorale.
Samia Zayani, propriétaire d’un local de nettoyage à sec dans la ville de Gafsa a insisté sur la nécessité d’améliorer les conditions de sécurité et de stabilité dans tout le pays et particulièrement à Gafsa, estimant que les prochains dirigeants doivent être sincères et transparents dans le traitement des revendications des citoyens, pour atténuer les tensions sociales.
Dans les régions frontalières de la délégation d’Om Larayes et particulièrement dans les zones de “El Ktâa” et “Hachana”, les habitants n’ont pas caché leur mécontentement pour la marginalisation de leurs régions, exprimant l’espoir de les voir faire l’objet d’un intérêt particulier, à l’avenir Mahmoud Ben Ali Ben Hedi diplômé du supérieur, chômeur de la région de “Hachana” a appelé les nouveaux dirigeants issus du scrution, à assumer leurs responsabilités au service des citoyens, soulignant la nécessité de créer un point de passage frontalier officiel dans la délégation de “Om Larayes”, d’assurer l’approvisionnement en eau potable des agglomérations frontalières et d’améliorer le réseau des pistes agricoles.
Manel Dabbebi, une jeune fille travaillant dans un taxiphone à Gafsa a fait savoir que sa principale préoccupation est la hausse des prix et la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen, estimant que l’ARP et le prochain gouvernement devraient mettre en place des politiques économiques prenant en compte la situation des catégories sociales à revenus moyens et limités.
Pour sa part, Nizar Majdi, employé à la compagnie des phosphates de Gafsa a évoqué l’importance de trouver une solution au dossier de la pollution industrielle dans la région de Gafsa et particulièrement du bassin minier, proposant la création d’espaces de loisirs et des activités culturelles pour les jeunes dans la région, en vue de réduire certains phénomènes tels que la délinquance et l’interruption précoce de l’école.
Plusieurs citoyens de Sidi Aïch et Gafsa Nord pratiquant des activités agricoles, ont été unanimes à souligner la nécessité de renforcer les législations encourageant l’investissement privé dans le domaine agricole et d’alléger les procédures pour l’obtention des crédits. Ils ont appelé à intensifier les programmes de recherche et de mobilisation des ressources en eau outre la modernisation du réseau des pistes agricoles.
Ils ont encore appelé à réechelonner les dettes des agriculteurs et augmenter la valeur des primes dont ils bénéficient.
D’autres témoignages des citoyens des délégations de Mdhila, Métlaoui et El Ksar ont porté sur la nécessité d’accélérer l’assainissement de la situation foncière des terres collectives.
Leurs autres préoccupations ont concerné la prolifération du commerce parallèle, le manque d’application de la loi à ce niveau, l’importance de généraliser les services administratifs et de les rapprocher du citoyen ainsi que la nécessité d’assurer la réddition des comptes pour les responsables qui n’assument pas leurs devoirs, de garantir la disponibilité des médecins spécialistes et d’améliorer l’infrastructure routière.