Une conférence nationale sur le thème “l’information et la communication institutionnelles en Tunisie: vers une information par anticipation pour enrayer les fausses nouvelles et éviter la propagation des rumeurs” s’est tenue jeudi au siège du ministère des Affaires religieuses au Bardo.
Elle est la deuxième du genre depuis la révolution. Le ton a été donné dès la séance d’ouverture par l’universitaire et ancien ministre Salem Labyadh selon qui la presse de l’après révolution est “débridée faute de vraies institutions de contrôle et en l’absence d’un code de déontologie”. Il en a résulté qu’il “n’y a d’autorité sur le journaliste que celle de sa propre conscience”, a-t-il dit.
Le conférencier a déploré la domination exercée par l’ancien régime sur les journalistes en les soudoyant pour faire reluire son image et ternir celle de ses opposants. Il s’est réjoui en même temps de ce que la révolution ait affranchi le paysage médiatique de cette domination et engagé dans un espace de liberté “débridée”, hors de contrôle de l’autorité de l’Etat, mais “sous l’emprise des lobbies de l’argent, de la politique et des forces étrangères”.
De son côté, l’universitaire Mohamed Jouili a développé dans son intervention intitulée “la sociologie de la propagation des rumeurs et de la course effrénée de certains médias vers les fausses nouvelles” le concept de rumeur en tant que “produit sociétal” et en tant qu’information “parallèle” qui prospère dans un contexte de désinformation et reflue quand se multiplient les possibilités d’accès à l’information.
Un autre intervenant, Sami Nasr, chargé de la communication dans un organisme public, a passé en revue les nombreuses difficultés auxquelles l’attaché de presse est souvent confronté dans l’accomplissement de son travail, à commencer par l’opacité qui entoure son propre statut.
La conférence était organisée par le Centre de formation Saphir d’études et de formation pour les journalistes et communicateurs et l’Association tunisienne des attachés de presse et chargés de la communication, et placée sous l’égide de la Présidence du gouvernement.