Nous avons été choqués par le plagiat commis par l’équipe de campagne du candidat à la présidence, Moncef Marzouki, en s’appropriant le slogan de Laurent Gbago: «On vaincra ou on vaincra!». Choqué par le plagiat et choqués plus encore par le manque d’imagination de ces messieurs qui sont allés chercher un slogan en Côte d’Ivoire sans même se rendre compte de sa déclinaison fasciste.
Mais notre étonnement ne s’arrêtera pas là! Quelques jours après, le Mouvement Ennahdha, avec tous les moyens et les talents dont il dispose, n’a pas trouvé mieux que de se faire prendre doublement. La couverture de son programme électoral imprimée à des dizaines de milliers d’exemplaires est truffée de photos «piquées» dont une d’un célèbre présentateur télé français! En plus, un spot sensé être un «top» de la campagne électorale s’avère être une copie d’un original turc de l’AKP! Ennahdha a dû tout refaire!
Et de trois! Voilà que le Mouvement Nidaa Tounes est également pris «la main dans le sac» avec une affiche plagiée allègrement sur une pub espagnole!
Le Courant Démocratique de Mohamed Abbou n’est pas en reste, il est accusé, lui aussi, d’avoir plagié -par son logo électoral- une bicyclette, qui se trouve être le logo d’un parti politique français!
Ces exemples et d’autres que personne n’a encore remarqués sont une des facettes négatives de notre classe politique qui ne cesse de se dévaloriser vis-à-vis du public. Il suffit de se rappeler le scandale des signatures de parrainage qui a éclaboussé -et qui continuera encore beaucoup- de candidats à la présidentielle!
On se demande parfois si les responsables des partis politiques sont conscients de la gravité de tels actes sur leur image dans le pays et particulièrement sur la population la plus jeune et la plus active sur Internet et sur les réseaux sociaux et qui est notoirement connue pour son penchant à traquer tous les travers!
On se demande aussi si ces messieurs ont pensé à la réaction des milliers de créateurs tunisiens qui ne manquent ni de talent ni d’intelligence, et qui le démontrent tous les jours sur nos écrans, sur nos affiches, sur nos théâtres et partout en Tunisie et à l’étranger, en voyant leurs leaders débuter leur «course» électorale par un plagiat!
Nous avons été toujours indulgents pour notre classe politique et nous lui avons trouvé toujours des excuses en évoquant son inexpérience et le poids de 60 ans de dictature! Cependant, personne ne trouvera d’excuse pour le manque d’imagination! Sous d’autres cieux et en d’autres temps, les gens ont manifesté pour «mettre l’imagination au pouvoir». Allons-nous manifester aussi pour chasser le manque d’imagination dans la future Assemblée ou au palais de Carthage?