Le président de la Chambre syndicale des études commerciales et sondages d’opinion, Nébil Belaam, a dénoncé l’interdiction de la publication des résultats des sondages d’opinion avant et après les élections, sur une période de 5 mois, et ce conformément à l’article 70 du code électoral.
Il a ajouté, lors d’une conférence de presse tenue mercredi, à l’UTICA, que cet article «est en contradiction avec l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme relatif au droit d’accès à l’information».
Selon ses propos, «tous les pays du monde autorisent la publication des sondages d’opinion sauf pendant les journées de silence électoral».
Les études ont montré que les sondages d’opinion ne peuvent pas orienter l’opinion publique mais ils permettent de mieux connaître les partis et même «d’assurer plus de transparence sur la scène politique», a-t-il affirmé.
«Malgré le refus de laCchambre de cet article, aucun dépassement n’a été enregistré au niveau des bureaux des sondages d’opinion en dépit de la possibilité de diffuser les résultats à l’étranger», a encore souligné.
La Chambre syndicale des études commerciales et sondages d’opinion qui a été créée en 2013, a en outre appelé, dans ce contexte, à réviser cet article et à faire participer laCchambre dans la prise de décision dans ce domaine.
Elle a proposé, également, de former une commission indépendante groupant des experts, des professeurs universitaires, des statisticiens et des spécialistes des médias, laquelle se chargera d’assurer le suivi et le contrôle des sondages publics et l’identification des dépassements.
La Tunisie est dotée d’environ 30 bureaux des sondages d’opinion.La plupart ont vu le jour après la révolution du 17 décembre2010/14 janvier 2011. La publication des résultats de leurs travaux est interdite par la loi pendant la période électorale en raison de l’absence de mécanismes juridiques et institutionnels à même d’assurer la fiabilité de ce genre d’études et afin d’éviter le risque de manipulation de l’opinion publique.