Les activités ont été, totalement, paralysées, mardi, dans les trois délégations de l’île de Djerba (Gouvernorat de Médenine), à la suite d’une grève générale, la première du genre, afin de protester contre l’impuissance à trouver une solution à la crise des déchets qui se sont amoncelés, et en raison de l’épuisement de tous les moyens possibles pour convaincre de la nécessité d’une solution urgente pour l’île.
Le secrétaire général de l’Union locale du travail de Djerba, Slimane Ben Ammar, un des membres de la cellule de crise mise en place à cette occasion, cette grève intervient parce qu’il n’y a pas eu de solution, après de longues discussions et des engagements non respectés. Pour sa part, Naceur Bouabid, porte-parole officiel de la cellule de crise, a considéré que cette grève est réussie, du fait que, pour la première fois, elle réunit toutes les composantes de l’île, pour exprimer leur colère et le refus de cette situation.
Il a dénoncé, dans ce sens, les déclarations des responsables gouvernementaux qui, a-t-il ajouté, accusent les habitants de l’île d’être responsables de cette situation, au lieu de chercher une décharge. Le porte-parole officiel de la cellule de crise a fait assumer la responsabilité aux membres du gouvernement pour son recours aux décharges anarchiques et son échec à fournir une décharge contrôlée pour le règlement de la crise de la décharge de Guellala.
Tous les établissements publics et privés, les moyens de transport public, les établissements éducatifs, dans les délégations de Djerba Ajim, Midoun et Houmet Souk ont suspendu leurs activités, à l’exception de quelques boulangeries, en raison de la non-adhésion de l’Union locale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat de Houmet Souk à cette grève.
Le trafic aérien et maritime a été suspendu, avec l’arrêt du bac reliant l’île du côté d’Ajim aux autres régions du pays, et les avions n’ont pas décollé de l’aéroport international Djerba/Zarzis et ce pour la première fois depuis sa création.
A ce propos, le commandant de l’aéroport, Nejib Ali a indiqué que 7 vols internationaux ont été reportés pour demain, ainsi que trois autres dont deux pour l’aéroport de Sfax et un autre pour celui d’Enfidha. Une imposante marche pacifique a été organisée dans toutes les rues de la ville de Houmet Souk.
Elle a regroupé des habitants des trois délégations de Djerba et les participants ont scandé des slogans, appelant à venir aux secours de l’île, à aider à la nettoyer et à envoyer, provisoirement, les déchets vers la décharge régionale contrôlée de Bouhamed. La cellule de crise a souligné qu’elle est prête à accentuer ses mouvements de protestations, jusqu’au règlement de cette crise, notamment en ayant recours à la suspension du paiement des impôts, à partir d’octobre 2014.
En outre, différentes parties ont incité à l’élargissement de la cellule de crise à l’échelle régionale et à circuler dans les rues en portant des masques sur la bouche, en raison de la gravité de la situation et comme moyen de protestation.
Elles ont, aussi, demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour poursuivre toutes les parties qui ont causé cette crise et appelé le ministre de la Santé de dévoiler la vérité sur la situation épidémiologique sur l’île, face aux craintes et aux rumeurs autour de l’existence de cas de choléra.
Une campagne de propreté a, par ailleurs, été organisée, sous le signe “Djerba tombe malade mais ne meurt pas”, pour montrer, selon le coordinateur de la campagne, que les habitants de Djerba ont la capacité de réunir tous les moyens et de mobiliser les efforts, pour le ramassage des ordures, mais que la responsabilité de la recherche d’une décharge est celle du gouvernement.