Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a exhorté les responsables d’établissements médiatiques qui n’ont pas signé les cahiers des changes à se conformer à la loi.
En revanche, le SNJT a appelé la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) à donner l’occasion à ces établissements de régulariser leur situation selon un calendrier précis conformément au décret- loi 116/2011.
Dans un communiqué rendu public lundi, le SNJT souligne son attachement à l’application de la loi pour éviter que l’anarchie ne s’installe dans le paysage médiatique, faisant part de la disposition à oeuvrer à l’organisation et à la réforme du secteur dans le respect de la liberté de presse et d’expression.
« Le SNJT suit avec préoccupation la situation tendue qui se ressent sur la scène médiatique ces derniers jours opposant la HAICA et certaines chaînes de télévision ayant refusé de se conformer à la loi et de signer les cahiers des charges », souligne le communiqué du SNJT qui regrette « que cela puisse perturber le processus électoral ».
« L’anarchie médiatique ne peut qu’engendrer l’enracinement du terrorisme et l’argent sale », estime le SNJT qui se dit favorable à l’application de la loi autant qu’il aspire à la richesse et à la diversité du paysage médiatique.
Le SNJT rappelle dans le communiqué avoir pris l’initiative dès le déclenchement du conflit de réunir les deux parties et d’insister auprès des responsables de ces établissements pour signer les cahiers des charges malgré le fait qu’ils s’opposent à certains de ses articles afin de garantir la régulation du secteur et de consacrer le principe de transparence financière et de sources de financement.
En même temps, ajoute le communiqué, le SNJT a demandé à la HAICA d’appliquer la loi avec la souplesse requise et de fixer des délais raisonnables pour permettre à ces établissements de régulariser leur situation, notant que « les responsables de ces établissements persistent à refuser le principe de signer les cahiers des charges (conçus pour organiser le secteur de l’audiovisuel) ».
Le SNJT note le blocage du dialogue ainsi que la campagne lancée sur la chaîne de télévision Nessma contre une instance constitutionnelle en usant de « méthodes détournées pour mobiliser (l’opinion publique) ». Le syndicat se dit « étonné » de l’adhésion de certaines personnalités politiques, y compris des députés à l’Assemblée nationale constituante, aux appels à l’insubordination à la loi portant création d’une instance qu’ils ont pourtant eux même voté.
Rappelons que treize Organisations non gouvernementales ont mis en garde contre la persistance de certaines chaînes de radio et de télévision en Tunisie à enfreindre la loi sur la communication audiovisuelle. Elles soulignent, dans une déclaration conjointe rendue publique lundi, la nécessité pour ces médias de cesser d’invoquer les échéances électorales, « aussi cruciale soient-elles», pour transgresser la loi.